Un nombre croissant d’espèces de moustiques pourrait attaquer l’être humain, explique « The Guardian ». Parmi les facteurs déterminants : l’urbanisation.
Ils sont la terreur de l’été. La menace que vous cherchez à éviter tous les jours. En France, 65 espèces de moustiques sont recensées, dont le plus célèbre, l’aedes albopictus (le moustique-tigre), fait l’objet d’une campagne de sensibilisation de l’Anses. Mais la majorité ne sont pas une menace. Une situation qui pourrait toutefois être amenée à évoluer, explique The Guardian. En effet, certains facteurs favoriseraient l’évolution des moustiques, plus prompts à chercher à se nourrir sur l’homme et pas sur les animaux.
L’étude, publiée dans Current Biology, s’intéresse justement au fameux moustique-tigre. Présent dans cent pays sur les cinq continents, l’insecte originaire d’Asie du Sud-Est fait partie des espèces les plus invasives au monde. Les chercheurs ont collecté des œufs de moustique-tigre sur 27 sites d’Afrique subsaharienne. Leur analyse a permis de découvrir des variations inconnues jusque-là. Les moustiques vivant dans des zones plus densément peuplées ou dont le climat est plus sec étaient plus enclins à attaquer l’homme que les animaux.
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Une relation de dépendance
Comment expliquer cette situation ? Noah Rose, de l’université de Princeton, explique qu’il pourrait s’agir d’une sorte de relation de dépendance des moustiques à la présence humaine. « Nous pensons que les moustiques dans ces climats sont particulièrement dépendants des êtres humains et de leurs réserves d’eau pour survivre. » En effet, ce sont bien les deux critères qui sont nécessaires, selon les scientifiques. La vie urbaine seule ne suffit pas à faire évoluer les habitudes des moustiques.
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De façon plus préoccupante, les scientifiques ont cherché à modéliser comment le changement climatique mais aussi l’urbanisation du continent africain pourraient modifier le comportement des moustiques. Or, si le rythme des saisons sèches ne devrait pas être foncièrement modifié dans les 30 ans à venir, la concentration urbaine serait en revanche à même de faire évoluer le comportement des moustiques et notamment l’importance des attaques. Tout sauf un détail quand on sait le rôle qu’ils jouent dans la diffusion de la dengue, de la fièvre jaune ou encore du chikungunya. « Il faut surveiller ces moustiques », avertit Noah Rose.
Source : LePoint.fr