Lè onz mé nou paka lésé jouwé avé vi an nou é sa timoun an nou

— Déclaration de l’UPLG—

Après deux mois de confinement et de couvre-feu, de tergiversations et d’erreurs de pilotage de la crise du COVID 19 en Guadeloupe, le gouvernement français décide la fin du confinement à partir du 11 mai.

Sans aucun élément de mesure fiable de l’étendue de l’épidémie dans le pays Guadeloupe, sans des repères indispensables sur l’état de la menace le gouvernement français a décidé que les écoles rouvriraient dès le 11 mai et que les élèves selon la volonté de leurs parents pourraient reprendre le chemin de l’école.

La manière dont les représentants de l’état français ont géré la crise en Guadeloupe, la légèreté de leurs décisions , en particulier au début de l’épidémie, ne nous permettent de leur laisser aucune confiance pour la suite. L’arrogance et le mépris qu’ils ont montré tout au long de ces deux mois nous obligent à la plus grande suspicion et à la plus grande prudence face à leurs décisions.

L’UPLG devant la gravité de la situation, la mollesse et l’indécision des élus face à l’état, demande aux Guadeloupéens de prendre toutes leurs responsabilités pour qu’ensemble nous nous protégions contre cette menace et assurions, plus que jamais, notre sécurité collective les uns les autres.

L’UPLG appelle en particulier les parents d’élèves à refuser en bloc tout retour prématuré à l’école, les conditions sanitaires actuelles et les connaissances que l’on dispose face au virus ne garantissent pas la sécurité indispensable pour le retour à l’école.

L’UPLG condamnera et invite le peuple guadeloupéen à condamner avec la plus grande rigueur les élus et les autorités qui prendraient le risque de mettre la vie des petits guadeloupéens et des travailleurs tant de l’éducation que des autres secteurs en danger.

L’UPLG invite les enseignants, tout en restant confinés à garantir à tous les enfants, en particulier ceux qui ont le plus de mal à réussir leur scolarité normale les conditions minimales pour continuer leur apprentissage. Nou ka mandé yo ba mètlékòl é fanmi mwayen é fòwmasyon pou yo mèt an plas on lékòl a distans ki ka touché tout timoun.

De nombreuses entreprises ont commencé à reprendre leurs activités. A partir du 11 mai, de nombreux travailleurs reprendront le chemin du boulot, cela avec beaucoup d’appréhension. Aucun chef d’entreprise ni aucune entreprise, aucun patron, ne sera excusé si les conditions de sécurité sanitaire garantissant protection de chacun ne sont pas remplies et s’ils mettent la vie des travailleurs en danger.

Durant deux mois, l’ensemble du peuple guadeloupéen a fait montre de courage et de responsabilité pour se préserver, avec les connaissances qu’il avait de ce virus. Il a valorisé ses savoirs ancestrales pour se renforcer et se prémunir. Malgré tout nous avons connus plus de 13 décès à ce jour. Des décès de trop et qui auraient pu être évités si nous avions la capacité de décider par nous-mêmes pour nous-mêmes. Cette crise nous montre comment nous sommes à la merci de la France quand des décisions essentielles nous concernant doivent être prises. Elle nous montre la nécessité de nous armer de courage pour prendre notre destin en main. Fò pan nou lésé divini an nou an men a moun ki pa enmé nou.

L’UPLG appelle appelle l’ensemble du peuple guadeloupéen à tirer toutes les leçons de cette grave crise et à se réunir pour chercher tous ensemble la voie qui doit nous conduire à la responsabilité et à la verticalité.

Notre dignité bafouée exige de chacun des efforts et de l’audace. Des jeunes, des travailleurs, des entrepreneurs, des bénévoles associatifs, des artistes, des agro-transformateurs, des producteurs nous montrent la voie. Le long chemin de l’émancipation est semé de difficultés mais en surmontant chacune nous nous devons d’avancer sans peur vers la conscience de nous-mêmes.

Pon’on Lékòl Paka Wouvè lè 11 Mé. Pèp Gwadloup Annou Kontinyé défann dwa a santé an nou.

Nou paka lésé yo pwan pon’on risk avè timoun é travayè gwadloup.

AN NOU DOUBOUT AN NOU LIYANNE POU NOU PWAN CHIMEN A LIBETE.

AN NOU LÉVÉ TÈT POU FÈ YO RÈSPÈKTÈ NOU. ON SÈL CHIMEN.

La Direction Nationale de l’UPLG

Pointe-à-Pitre Le 7 mai 2020