À la recherche de solutions
Je ne relaie pas ces articles pour affirmer une quelconque prise de position qui serait mienne. La situation est grave, complexe, et nous y perdons notre latin ! Il ne doit pas être bien facile à l’heure présente de prendre des décisions qui soient justes, utiles, et sans danger. Je n’envie pas les responsables, qui ne s’attendaient pas à être confrontés à ce genre de fléau, qui doivent néanmoins trouver dans l’urgence des solutions, savoir comment réagir au mieux, tenter d’endiguer l’épidémie, sauvegarder nos vies, sauvegarder la culture et l’économie, assurer enfin l’avenir des jeunes générations… Je vis à la Martinique, où le virus progresse petit pas après petit pas, mais l’ensemble de ma famille réside dans le Grand Est où il s’est imposé dans toute sa férocité après y avoir pris pied, et c’est sans doute la raison pour laquelle les témoignages qui suivent m’ont plus que d’autres interpellée… (Janine Bailly)
« Je ne fais plus du tout confiance à ce gouvernement »
Mais…« Je continue à garder ma confiance dans le président ». Ainsi s’exprime Martine Wonner, parlant de la gestion de la crise sanitaire.
La députée LREM du Bas-Rhin Martine Wonner, également médecin psychiatre, est très en colère contre le gouvernement. Elle a voté contre le plan de déconfinement du gouvernement présenté le 28 avril à l’Assemblée nationale. C’est la seule députée de la majorité à avoir voté contre. Elle s’en explique.
« À l’heure où je vous parle, je suis encore à La République En Marche », Martine Wonner a une voix calme et posée au téléphone ce samedi 2 mai. Elle est convoquée mercredi 6 mai à 14 heures en visioconférence par le bureau de LREM à l’Assemblée Nationale. « Gilles Legendre et les 8 « whips » seront présents. « Whip » ça veut dire fouet en anglais, c’est eux qui nous appellent avant un vote, pour nous dire la conduite à adopter sur tel ou tel texte. Ils sont là pour discipliner les députés de la majorité », dit-elle, un brin de sourire dans la voix.
La députée de la 4e circonscription du Bas-Rhin se dit « pas du tout inquiète ». « Ils vont me demander de m’expliquer sur mon vote du 28 avril contre le plan de déconfinement du gouvernement. Et je n’ai aucun problème avec ça. »
Sur les 297 députés de la majorité, six se sont abstenus, Martine Wonner est la seule à avoir voté contre le plan de déconfinement présenté par le gouvernement à l’Assemblée Nationale.
Pas de stratégie thérapeutique
« Si j’ai voté contre le plan de déconfinement, c’est d’abord parce que le gouvernement ne propose aucune stratégie thérapeutique. La gestion de la crise sanitaire est catastrophique. « Protéger, tester, confiner », c’est très bien, il faut continuer comme ça. Sauf que dire aux gens, « si vous avez des symptômes, vous restez chez vous et vous prenez du doliprane », au XXIe siècle, c’est totalement indigne », martèle l’élue alsacienne.
Martine Wonner a lancé avec d’autres médecins le collectif « Laissons les médecins prescrire ». Ensemble, ils réclament une liberté de prescription par les médecins généralistes de ville, « à même d’assurer le suivi de leurs patients et de contrôler les effets secondaires de médicaments connus depuis longtemps ». Ils disent aussi vouloir éviter l’automédication de patients qui se procurent ces médicaments sur internet.
Actuellement, seules les pharmacies hospitalières peuvent prescrire ce médicament pour les patients hospitalisés. Deux décrets, le deuxième datant du 25 mars, et venant compléter celui du 23 mars réservent l’hydrochloroquine aux patients hospitalisés avec des signes de gravité (patients sous oxygène ou en réanimation), ce qui ne convainc pas les médecins du collectif. Et pour Martine Wonner, c’est un non-sens : « On sait que l’hydroxychloroquine ne fonctionne que si elle est associée avec l’azythromicine et tout au début de la maladie, quand la charge virale est importante. Quand on est obligé de prendre de l’oxygène, ce n’est plus le virus qui s’exprime, mais c’est l’effet inflammatoire et la réponse immunitaire associée. »
« Oui il y a des traitements possibles. C’est la raison pour laquelle j’ai voté contre ce plan de déconfinement. Parce qu’on ne peut pas en toute sécurité dire aux gens de reprendre leurs activités, les enfants l’école et dès qu’on vous aura dépisté positif, vous serez confinés avec une boîte de dolipranes. Pour moi c’est un scandale. »
Le collectif publie sa propre étude, faite sur 88 patients.
Vous pourrez si vous le voulez retrouver la publication, télécharger l’étude du Collectif, et lire l’article expliquant ce que sont les « whips » de la « brigade anti-fronde » de LAREM :
Le collectif « #COVID19-laissons les médecins prescrire »
Le collectif demande, dans un rapport rendu public ce jeudi 30 avril, que l’on rétablisse la liberté de prescription de l’hydroxychloroquine des médecins de ville. Ils publient dans le même temps les résultats d’une étude rétrospective menée chez 88 personnes infectées par le SARS-CoV-2, principalement des médecins et leurs proches.
Le petit nombre de patients s’explique par le fait que les auteurs ont dû interrompre leurs investigations à la suite de la publication par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, d’un décret interdisant la prescription hors AMM d’hydroxychloroquine en dehors de l’hôpital. « Les médecins ont été choqués par cette atteinte à la prescription », se souvient le Dr Violaine Guérin, endocrinologue à Paris, et initiatrice de l’étude. (…)
Des enseignements pour le déconfinement
À la veille du déconfinement, le collectif entend aussi partager dans son rapport ses « enseignements du terrain », et propose des recommandations. « La stratégie du gouvernement est centrée sur le dépistage, le traitement et l’isolement des cas. C’est très bien, mais nous pensons qu’il manque un volet sur les stratégies thérapeutiques, explique le Dr Guérin. Sur la base de cette étude, de celles menées au Brésil et à l’IHU de Marseille, nous estimons qu’il faut pouvoir proposer l’association AZM +HCQ en ville, dès l’apparition de symptômes pour éviter l’évolution vers des formes graves. D’autres études sont à faire notamment vis-à-vis de l’évaluation de l’intérêt de cette association en chimioprophylaxie qui doit faire partie de la stratégie de déconfinement. » (…)
Les membres du collectif avouent par ailleurs ne pas attendre grand-chose des études randomisées menées au niveau national (DISCOVERY) ou plus local (à Angers et à Montpellier notamment). « Ces études sont trop centrées sur l’hôpital et les cas graves déjà hospitalisés », précise le Dr Martine Wonner, psychiatre et députée LREM de la 4e circonscription du Bas-Rhin qui s’est fait remarquer en votant contre le plan de déconfinement du gouvernement. « Nous espérons que le gouvernement reviendra sur ses décrets. L’hydroxychloroquine est un outil qui doit être proposé précocement, et en ville par les médecins de terrain. »
Lisez l’intégralité de l’article sur le site. Vous pourrez aussi si vous le voulez y télécharger l’étude du collectif :
Fort-de-France, le 4 mai 2020