Des dérogations au confinement sont possibles pour les personnes souffrant de maladies chroniques et qui nécessitent des soins réguliers. Mais que faire, par exemple, quand on a cassé ses lunettes ?
Avec le confinement, les déplacements doivent se limiter au minimum. Si, pour les personnes souffrant de maladies chroniques et qui nécessitent des soins importants, le Premier ministre a précisé qu’il était évidemment autorisé de se déplacer pour raison médicale, qu’en est-il des « urgences bénignes », comme une cheville foulée ou une infection urinaire ? Franceinfo vous résume les recommandations sanitaires.
Privilégier les téléconsultations
« Globalement, quand c’est possible, il faut privilégier les téléconsultations, indique auprès de franceinfo, la direction générale de la Santé. Et si le médecin ne peut pas prendre en charge le patient à distance, il lui demandera de se déplacer, ce qui est autorisé pour raisons médicales. » En revanche, il ne faut pas hésiter à aller aux urgences si votre état le nécessite, « dans le cas d’un bras cassé ou d’une rage de dent, par exemple. » Par ailleurs, des dispositions particulières sont prises par les services d’urgences pour éviter au maximum les contacts entre patients.
Depuis le début du confinement, la téléconsultation a été largement facilitée. Elle permet d’éviter les contacts, que ce soit avec le personnel soignant ou entre patients dans la salle d’attente. Rappelons également que ces consultations sont prises en charge par la Sécurité sociale et les mutuelles au même titre qu’une consultation classique. Elle coûte autant qu’en cabinet, soit 25 euros. Seule contrainte : la Carte bleue est obligatoire et l’encaissement se fait directement en ligne via les plateformes.
Lunettes cassées : des opticiens de garde
Face à un confinement qui pourrait durer, les opticiens ont mis en place, dès le 25 mars, un dispositif inédit : il est désormais possible de faire appel à un « opticien de garde », sur le même modèle que les pharmaciens de garde le dimanche.
Le site urgenceopticien.fr recense les coordonnées de tous les opticiens en France qui se portent volontaires pour ce dispositif. Il permet de répondre à des situations d’urgence.
En revanche, il ne faut surtout pas se rendre directement sur place. Le porteur de lunettes qui a un problème doit solliciter un rendez-vous, en justifiant le degré d’urgence, avec une ordonnance et une pièce d’identité. Les professionnels reçoivent ensuite les clients avec le maximum de précautions sanitaires.
Les urgences dentaires toujours prises en charge
La continuité des soins dentaires d’urgence est assurée. Dans la mesure du possible, mieux vaut éviter de se déplacer aux urgences ou directement chez son dentiste. Et ne surtout, ne surchargez pas le 15. Si vous souffrez de vos dents, appelez votre patricien habituel.
En cas de nécessité, vous serez redirigé vers le centre de régulation (joignable directement au 09 705 00 205 si vous ne parvenez pas à joindre votre dentiste) qui vous indiquera un dentiste de garde. Ce dispositif a été mis en place par l’ordre des chirurgiens-dentistes, avec l’aval du ministère de la Santé, depuis le 20 mars : les soins dentaires sont gérés par des centres de régulation départementaux d’urgence bucco-dentaire.
« Il est demandé à tous les dentistes d’assurer un accueil téléphonique de leur cabinet tous les matins, portes closes s’ils sont sur place. Il leur est aussi imposé d’écouter les répondeurs et d’assurer la surveillance des boîtes mail des cabinets », indique auprès de Sud Ouest le docteur Alain Manseau, chirurgien-dentiste à Bordeaux, président du conseil départemental de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes.
La pilule disponible sans ordonnance
Depuis dimanche 15 mars et jusqu’au 31 mai, les Françaises et les Français peuvent se voir délivrer leurs médicaments sans renouvellement d’ordonnance. Cette mesure, qui fait l’objet d’un décret paru au Journal officiel, comprend la pilule contraceptive pour les femmes. Néanmoins, il faut présenter son ancienne ordonnance.
Les pharmaciens sont invités à fournir au patient, « dans le cadre de la posologie initialement prévue », un nombre de boîtes suffisant pour permettre la poursuite de son traitement jusqu’à la fin du mois de mai. Les traitements seront remboursés dans les conditions habituelles.
« Le droit des femmes à disposer de leur corps est fondamental et ne saurait être remis en cause en temps de crise sanitaire, comme celle que nous connaissons aujourd’hui, a rappelé, mercredi, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes. Aucune femme en France ne peut être empêchée d’accéder à la contraception, le gouvernement s’y engage.«
Source : Francetvinfo.fr