Sur proposition du Président de la République, Mme Dominique Taffin, conservatrice générale du patrimoine, ancienne directrice des archives de la Martinique, est nommée directrice de la Fondation.
Annoncée par le Président de la République Emmanuel Macron le 10 mai dernier, la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage a installé son premier conseil d’administration aujourd’hui à Paris.
Une institution au service de la cohésion nationale Dix-huit ans après le vote de la loi de la loi Taubira qui a reconnu l’esclavage et la traite comme des crimes contre l’humanité, la création d’une fondation nationale dédiée à la transmission de cette histoire et à la valorisation de ses héritages multiples – culturels, politiques, humains – marque une nouvelle étape dans la reconnaissance par la France de ce passé. En veillant à réintégrer le passé esclavagiste dans l’histoire de la France, en rappelant comment la résistance à l’oppression et le combat pour l’abolition ont façonné nos valeurs, en montrant comment les outre-mer ont enrichi notre culture, la Fondation sera un instrument de compréhension de l’identité mondiale de la nation française, au service de la cohésion nationale.
Cette ambition nationale est consacrée par la reconnaissance d’utilité publique, accordée le 12 novembre 2019 par décret après avis du Conseil d’Etat (Journal Officiel).
Une préfiguration collective
La Fondation est le fruit du travail de préfiguration confié au Groupement d’intérêt public – Mission pour la mémoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions (GIP-MMETA), présidé par Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et ancien maire de Nantes. Ce travail a été mené avec de nombreuses institutions et personnalités pour dessiner collectivement une fondation ouverte, innovante et ancrée dans l’actualité.
Histoire, culture, citoyenneté : les grands axes d’action de la Fondation
La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage développera avec l’appui de son conseil scientifique des contenus nouveaux unissant histoire, culture et citoyenneté, qu’elle diffusera avec ses partenaires auprès du grand public et de la jeunesse, dans l’hexagone et les outre-mer. Elle soutiendra les initiatives de la société civile et des territoires. Elle accompagnera les établissements scolaires, les institutions culturelles et patrimoniales, les médias et les créateurs qui souhaitent évoquer cette histoire et en valoriser les héritages.
Une équipe diverse et engagée
La Fondation est gouvernée par un conseil d’administration comprenant des représentants des collectivités locales fondatrices, l’un des outre-mer (Fort-de-France) et l’autre de l’hexagone (Nantes), des entreprises fondatrices (CDC-Habitat, Quartus) ou mécènes (Action Logement), des institutions nationales partenaires : le conseil économique, social et environnemental (CESE), le centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le Mémorial ACTe, des associations de mémoire (le Comité marche du 23 mai 1998 et Les Anneaux de la Mémoire), ainsi que cinq personnalités qualifiées cooptées : Fanny Augustin, directrice de l’association Miroir, Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre, Memona Hintermann-Afféjee, journaliste, Laurence Lascary, productrice, Fanny Augustin, réalisatrice.
Le bureau de la Fondation est composé de Jean-Marc Ayrault (président), Georges Brédent, président du Mémorial ACTe (vice-président), Yvon Pacquit, représentant de Fort-de-France (vice-président), Laurence Lascary (trésorière), Marie Trellu-Kane, présidente de Unis-Cités, représentant le CESE (secrétaire).
Le conseil d’administration a donné un avis favorable à la proposition du Président de nommer à la direction de la Fondation Mme Dominique Taffin, conservatrice générale du patrimoine, ancienne directrice des archives de la Martinique.
Le conseil d’administration a désigné Romuald Fonkoua, professeur de littératures francophones à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, à la présidence du conseil scientifique de la Fondation.
Un projet soutenu par les pouvoirs publics et le secteur privé Avec un capital de 1,635 M€ et un budget annuel de plus de 2 M€, la Fondation réunit dans un partenariat inédit l’Etat, 22 collectivités territoriales engagées de longue date dans le travail de mémoire de l’esclavage, de grandes institutions publiques et privées et des personnes privées (cf. détail en annexe).
La convention de partenariat quadriennal entre l’Etat et la Fondation sera signée le 15 novembre par le Premier ministre Edouard Philippe et le président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage Jean-Marc Ayrault, lors d’une cérémonie qui se tiendra à l’Hôtel Matignon.
Renseignements : Armelle Chatelier