Dimanche 24 novembre 2019 19h 30 Madiana
Avec Xiaoyi Liu, Peter Yu, Jack Tan (II)
Genres Policier, Drame, Thriller
Nationalités Singapourien, Français, Néerlandais
Synopsis :
La métropole de Singapour ne cesse de s’agrandir depuis 30 ans par des terres nouvelles et des îles prises sur le littoral de la mer. Wang Bi Cheng est un ouvrier chinois qui blessé à la main devient ensuite chauffeur d’une camionnette de service, où il doit conduire des ouvriers immigrés basanés (venus d’Asie du Sud-Est, du Bangladesh, etc) sur les lieux des nouvelles terres à cimenter. Il disparaît, et Lok qui est un détective aguerri est alors chargé par son gouvernement, aidé d’un collègue chinois, d’une enquête confidentielle car politique, sur deux disparitions d’ouvriers du BTP dont Wang est l’un d’eux. Ces deux disparus sont tous déclarés paresseux, négligents, puis en fuite, par leur patron entrepreneur qui a gardé leurs passeports pour qu’ils ne les perdent pas et qui déclare au policier qu’il est tout à fait régulier et qu’il n’y a pas lieu d’enquêter. Retour ensuite sur la vie de Wang, qui après son accident de travail a été mis au repos trois semaines avant de devenir chauffeur mais avec la moitié de son précédent salaire. Wang devenu insomniaque fréquente un Cybercafé tenu par Mindy, une belle jeune femme tatouée mystérieuse qui devient son amie. Wang converse et joue de nuit sur son ordinateur avec des Trolls (qui ajoutent des étendues imaginaires de jeux de rôles interactifs oniriques et fantastiques à cette histoire). Wang part de nuit à la demande de Mindy avec sa camionnette de service, en bord de mer dans diverses extensions. Elle lui fait faire une nuit, une course en mer pour rejoindre l’autre côte d’en face, mais elle revient le sauver car il manque de se noyer. Puis Wang découvre seul un inquiétant cadavre en bord de mer, et il est alors pris dans les feux d’une voiture… On apprend par Jason qui est le neveu de l’entrepreneur, que des ouvriers n’ont pas reçus leurs salaires et qu’ils s’endettent dans l’entreprise. Ce qui fait qu’ils ne peuvent plus rentrer chez eux et qu’ils deviennent des travailleurs mis au service de leur patron. Le détective Lok est conduit ensuite par Jason dans une île pour voir Ajit dans une maison isolée. Ajit qui fut l’ami de Wang, lui dit qu’il est maintenant très bien payé et il lui dit laconiquement que Wang est parti et a disparu comme l’a dit son patron… Le film s’achève sur Lok qui s’identifie à Wang et qui a retrouvé le Cybercafé de Mindy. Lok joue alors de nuit sur l’ordinateur, à la place qu’occupait Wang, avec les Trolls dont le dernier avatar Troll8-6-2 porte les trois initiales du nom de Wang ? Lok demande via l’ordinateur de le rencontrer et le Troll de Wang WBC31 lui répond peut-être ou peut-être pas puis il a disparu dans l’ignorance. Lok demande alors à Mindy de le conduire à Wang et elle l’emmène en voiture jusqu’à un lieu de danse où l’on entend une chanson d’amour perdu… Ces derniers plan posent la question de la réalité par rapport au rêve dont Wang a raconté qu’il faisait lui-même souvent des rêves prémonitoires comme d’avoir rêvé de sa mort et aussi de deux policiers qui seraient à sa recherche..
La presse en parle :
Positif par Jean-Dominique Nuttens
Formellement très beau, déroutant parfois et intrigant toujours, réaliste et onirique à la fois, « Les Étendues imaginaires » marque la naissance d’un cinéaste, qui n’avait jusqu’alors réalisé qu’un film expérimental en 2009 et dont on attendra avec impatience le prochain opus.
Transfuge par François Bégaudeau
Premier film du Singapourien Yeo Siew Hua, « Les Étendues imaginaires » est un des plus beaux et des plus étranges films de ce début d’année. Ou l’envers du décor du succès économique de Singapour.
aVoir-aLire.com par Julien Dugois
Un polar alambiqué aux allures d’un Mullholland Drive asiatique, qui surprend.
Culturopoing.com par Emmanuel Le Gagne
Ce premier long métrage fait preuve d’une ambition et d’une richesse sidérantes, bouclé par un épilogue magnifique proche de la transe. Quand le geste poétique finit par l’emporter sur le sens.
Ecran Large par Christophe Foltzer
« Les Étendues Imaginaires« , s’il souffre de quelques problèmes de rythme et de construction, n’en reste pas moins un film envoûtant et passionnant, servi par une direction artistique et une interprétation de haute volée. Une poésie macabre et désenchantée qui, en nous proposant une fuite virtuelle nous met en réalité face à nos paradoxes. Un réalisateur à surveiller de près.
La Septième Obsession par Xavier Leherpeur
Son principe de mise en scène n’est nullement une posture puisqu’il transmet directement au plexus du spectateur des émotions viscérales, indéterminées et poisseuses, échos de celles ressenties par les protagonistes du film.
Le Nouvel Observateur par François Forestier
Traité en flash-back, le récit respecte les codes du polar et les magnifie par une photo superbe.
Les Inrockuptibles par Marilou Duponchel
Si l’on regrette que le film, un peu trop conscient de son savoir-faire, ne s’achève sur une fin excessivement ouverte, on se passionne pour ces « Étendues imaginaires », film noir et histoire d’amour, doux cauchemar et trip hallucinatoire, qui acte indiscutablement la naissance d’un cinéaste doué et prometteur.
L’Humanité par La Rédaction
« Les Étendues imaginaires », de Yeo Siew Hua, usent des codes du thriller pour un état des lieux social et sentimental subtil et d’une grande force.
Libération par Luc Chessel
Léopard d’or du festival de Locarno, le film de Yeo Siew Hua entremêle avec onirisme les fatigues d’un travailleur migrant évaporé et du policier qui enquête sur sa disparition, dans une ville mutante où l’insomnie n’épargne personne.
Le Monde par Mathieu Macheret
Siew Hua Yeo compose une œuvre où la réalité se double constamment d’une dimension onirique qui en perturbe ou en complexifie le cours. Malin et très sûr de ses effets, le cinéaste donne parfois l’impression de cocher toutes les cases, jouant simultanément sur les tableaux du formalisme esthétique (ambiances nocturnes, lueurs synthétiques, ralentis hallucinatoires et chansons mélancoliques) et du sujet social édifiant (le sort des ouvriers immigrés « avalés » par les grands travaux démesurés), sans toujours leur trouver une véritable cohérence. Dans cet éparpillement, Les Étendues imaginaires trouvent à la fois leur limite, mais aussi une irrégularité plutôt stimulante, une énergie intermittente qui fonctionne plus par scènes que sur l’ensemble.