Les ministres de la santé, des outre-mer, de la recherche et de l’agriculture, vont être entendus à partir de lundi sur ce pesticide ultratoxique employé en Guadeloupe et en Martinique jusqu’en 1993.
Bien avant les polémiques en France autour du glyphosate, l’usage du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique de 1972 à 1993 est le « fruit d’un aveuglement collectif », dans lequel l’État doit « prendre sa part de responsabilité », avait dit Emmanuel Macron lors d’un déplacement en septembre 2018 aux Antilles.
L’audition des ministres de la recherche (Frédérique Vidal), à 13 h 30, et de la santé (Agnès Buzyn) à 15 heures lundi 14 octobre, puis des ministres des outre-mer (Annick Girardin), mardi, et de l’agriculture (Didier Guillaume), jeudi, par une commission d’enquête parlementaire, sur l’utilisation aux Antilles de ce pesticide dangereux qui a pollué les sols à long terme, va clore plusieurs mois d’investigations sur ce que le chef de l’Etat a qualifié de « scandale environnemental ».
Perturbateur endocrinien, ce pesticide utilisé pour lutter contre un charançon du bananier est suspecté d’être à l’origine de cancers de la prostate, très nombreux aux Antilles. Selon Santé publique France, 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais sont contaminés. La pollution peut persister dans les sols jusqu’à sept siècles. On la retrouve dans l’eau, certains légumes, viandes et poissons, entraînant des interdictions de cultiver certains produits et des interdictions de pêche.
Source : LeMonde avec AFP