Durée 1h45
« Le problème, c’est que quand on n’est pas d’ici, on ne peut pas comprendre ce qui se passe ici. Mais c’est pas grave, il n’y a rien à comprendre, ici. » – Le comédien
Lorsqu’Adel Hakim décide de monter à Jérusalem sa pièce-fresque Des Roses et du Jasmin, sur l’histoire d’Israël et de Palestine, il demande à Mohamed Kacimi de l’accompagner, en tant que dramaturge et surtout comme compagnon de route. Son carnet de création devient la chronique Jours tranquilles à Jérusalem.
Dans un théâtre presque à l’abandon, tout le projet semble impossible à réaliser : les comédiens résidant en Cisjordanie bloqués aux check point, les discussions sur les partis-pris de l’Histoire et les réalités quotidiennes, des comédiens palestiniens qui jouent des juifs allemands, les membres du conseil d’administration du Théâtre National Palestinien… Schizophrénie, déni d’histoire, déni de réalité, déni de l’autre, enfermements, absurdités, désespérances et violences. Et pris dans ce tourbillon insensé, la Vie, l’Art, le Théâtre, les rires, les pleurs, les rages, les bonheurs. La vie, oui, le désir, hélas inatteignable aujourd’hui, d’en finir avec cette déraison, d’en finir avec la haine, avec l’empêchement, avec la non-vie. Et l’humour caustique de Mohamed Kacimi.
Des Jours tranquilles à Jérusalem pour raconter la folie et le déni et faire entendre les échos de ce monde-là dans ce moment-là de son histoire.
Le projet
Jours tranquilles à Jérusalem est une commande d’écriture à Mohamed Kacimi de La Manufacture – Cie J-C Fall. La pièce est écrite à partir de la chronique Jours Tranquilles à Jérusalem et fait un état des lieux sur ce qui se passe dans cet endroit du monde. La pièce s’articule autour des temps forts de cette histoire de la création Des roses et du Jasmin, une aventure humaine si riche et complexe. En laissant une grande place à des interviews, des prises de paroles, des expressions écrites ou orales de tous les protagonistes, cette forme de théâtre-récit va à l’essentiel.
Ce spectacle est une réflexion critique et vivante sur ce moment catastrophique de notre histoire à travers le prisme d’une aventure humaine et théâtrale passionnante et passionnée. Il poursuit le travail de La Manufacture sur l’état du monde et sur notre volonté, notre capacité (et nos incapacités) à changer (certes modestement) les choses.
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Journal d’une création
Le spectacle nous raconte le conflit avec les membres du conseil d’administration du théâtre, l’engagement des acteurs palestiniens et leur détermination à défendre le spectacle. Il nous raconte également les difficultés, parfois insurmontables, rencontrées, tant dans le quotidien des acteurs à essayer de dépasser les tracasseries et les embûches de l’administration israélienne que dans les problèmes idéologiques et politiques rencontrés, par les uns et les autres, au détour de chaque phrase.
Jours tranquilles à Jérusalem nous parle du conflit israélo-palestinien de façon ouverte, hors du discours idéologique, partisan ou médiatique, avec simplement des paroles d’artistes palestiniens en travail. Ce détour permet de mieux entendre les difficultés, les contradictions, les surdités, les dénis, dénis d’histoire, déni de l’autre, les conflits internes, les impasses, les impossibilités de toutes les parties prenantes. Il permet d’entendre aussi les espoirs, les rires, les colères, l’humour de ces artistes qui, au milieu de tout cela et malgré tout cela, continuent à être des artistes et des artistes désireux d’être considérés simplement comme des artistes.
Rencontre avec Mohamed Kacimi, Jean-Claude Fall et toute l’équipe artistique du spectacle, dimanche 14 mars à l’issue de la représentation de 16h (entrée libre et gratuite)
La presse en parle :
« A travers le récit du processus de création Des roses et du jasmin d’Adel Hakim, il dresse un portrait, à la fois sobre, sombre et lumineux, de la société palestinienne d’aujourd’hui. (…) ils surfent sur l’humour caustique de Mohamed Kacimi pour éclairer ce sombre tableau, au parti-pris pour la cause palestinienne affirmée, d’une douce luminosité qui met en relief ses fragments les plus vitaux. » Vincent Bouquet, Sceneweb, 30 janvier 2019
« Sans jamais se départir d’un humour à ranger du côté de la politesse du désespoir, Jours tranquilles à Jérusalem lève le voile avec une grande humanité sur la solitude absolue du metteur en scène qui doit se battre bec et ongle à chaque étape pour tenter de garder la maîtrise de son projet. (…) . Impressionnant dans le rôle du metteur en scène, Jean-Claude Fall s’est entouré d’une troupe formidable pour réveiller la mémoire d’une aventure artistique aussi exemplaire que troublante. (…) Nous faire revivre ces moments est purement bouleversant. » Patrick Sourd, Les Inrocks, 30 janvier 2019
Texte : Mohamed Kacimi,
Mise en scène : Jean-Claude Fall
Dramaturgie : Bernard Bloch
Images & création vidéo : Laurent Rojol
Direction technique : Jean-Marie Deboffe
Photo : (C) Alain Richard
Avec : Bernard Bloch, Roxane Borgna, Etienne Coquereau, Jean-Marie Deboffe, Jean-Claude Fall, Paul-Frédéric Manolis, Carole Maurice, Nolwenn Peterschmitt, Alex Selmane
Production : La Manufacture Cie J-C Fall
Coproduction : Théâtre des Quartiers d’Ivry, Le Réseau (théâtre)
La Manufacture est une compagnie aidée par la DRAC Occitanie. Elle bénéficie régulièrement d’aides à la création de la Région Occitanie.
Jours tranquilles à Jérusalem a été créé au cours d’une résidence de création de 5 semaines au Théâtre d’O, à Montpellier, sous la responsabilité et avec le soutien du Département de L’Hérault.