Un plan de lutte contre l’excision, pratique de mutilation sexuelle féminine illégale en France, sera présenté ce vendredi, a annoncé mercredi la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa
Les grandes lignes de ce plan interministériel seront présentées à la Maison des femmes à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a-t-elle précisé lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale. Environ 60.000 femmes excisées sont présentes sur le sol français, a indiqué la secrétaire d’Etat, qui a qualifié d’«inacceptable» cette pratique, qui perdure notamment dans certains pays d’Afrique.
En interpellant le gouvernement dans l’hémicycle sur cette question, la députée La République en marche (LaRem) Annie Chapelier a évoqué une «barbarie» dont sont victimes près de 200 millions de femmes dans le monde. Le plan, qui va du repérage des jeunes filles déscolarisées à l’information des migrants arrivant en France à propos de l’interdiction de cette pratique, a été conçu en association avec des organisations comme le Groupe femmes pour l’abolition des mutilations sexuelles (GAMS), Excision parlons-en ou encore le collège des gynécologues-obstétriciens, a indiqué Marlène Schiappa. Des actions sont également prévues sur le plan diplomatique.
Il s’agit entre autres de soutenir les pays qui mettent en place des politiques publiques visant à éradiquer la pratique, a indiqué la secrétaire d’Etat, qui s’est rendue le mois dernier au Burkina Faso pour sensibiliser les autorités concernées. «La France rappelle qu’aucune tradition quelle qu’elle soit ne peut justifier que l’on mutile et que l’on torture des jeunes filles, des adolescentes et des femmes», a dit Marlène Schiappa. «Il n’y a rien, jamais, qui justifie cela.»
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