—Gérard Delver—
Nos attitudes se retrouvent aujourd’hui conditionnées de telle sorte que dès que survient une discorde avec autrui, nos réflexes individuels ou de groupe entrent aussitôt en raidissement catégorique.
Prendre du recul à ces moments là ne semble plus nécessaire. Et l’inélégance grossière et la violence sauvage deviennent le plus court chemin vers la défense des intérêts particuliers. Et nous nous exilons ainsi toujours plus dans la zone de déraison.
C’est dans cette zone de déraison que se situent ces avocats qui ne se contiennent pas et se transforment avec d’autres en supporteurs excités lors de la mise en liberté de leur client, un père qui a tué son fils.
C’est aussi dans cette zone de déraison qu’opèrent ces jeunes auteurs de fusillades en pleine veillée mortuaire, et autres faits encore…
Mais pour en arriver là, il a bien fallu que l’accord avec notre environnement, avec les jeunes, avec les parents, entre frères et sœurs, avec le politique, avec les éducateurs, avec notre culture, avec nos maris et nos femmes et avec nous-mêmes, soit rompu.
Et la tragédie est ainsi survenue.
Et maintenant la seule issue possible est de nous imposer chacun, en un effort démesuré, un ré-assainissement de notre mental. Le seul moyen de nous extraire de ce marécage est que chacun se tienne résolument face à lui même. Nous savons les racines de nos malheurs sont complexes mais nous n’avons pas le choix. Il nous faut radicalement changer
Gérard Delver
Petit-Bourg le 27 mai 2013