Le Prix du Public est revenu à « Au Nom du Père, du fils et des Esprits » réalisé par Dorothée Tromparent et Emmanuel Desbouige.
Un an après les Accords de Matignon, Jean-Marie Tjibaou était assassiné à Ouvéa.
Emmanuel est l’un des fils de Jean-Marie Tjibaou, figure politique du nationalisme kanak en Nouvelle-Calédonie. Il est parti sur les traces de son père, en quête d’informations sur cet homme qu’il a si peu connu. Emmanuel a interrogé ceux qui ont côtoyé ce leader d’exception, comparé par certains à Martin Luther King ou à Nelson Mandela. Un portrait qui prend une résonance particulière à quelques jours du référendum d’autodétermination.
Une plongée bouleversante au cœur d’un combat trop peu relaté, grâce au témoignage fort et très émouvant du fils du leader indépendantiste kanak. De nombreuses images d’archives – rares et souvent saisissantes – composent ce documentaire poignant. Un récit souvent déchirant, mais captivant de bout en bout.
Le Prix Jeunesse à « Sauvages, au cœur des zoos humains » réalisé par Bruno Victor-Pujebet et Pascal Blanchard.
Tout le monde n’a pas pu entrer dans la salle pour un voir un film coup de poing.
Le titre en lui-même est une provocation: Sauvages au cœur des zoos humains». Le premier et les deux derniers termes sont inacceptables.
De 1820 à 1940 le système colonial a exhibé des hommes, des femmes et des enfants comme des sauvages, des monstres dans des enclos, des cirques, derrière des grilles dans des expositions universelles ou coloniales, dans de véritables zoos humains. Ils et elles s’appellent Petite Capeline, Fuégienne de Patagonie (Chili actuel), Tambo, Aborigène d’Australie, Moliko, Kali’na de Guyane, Ota Benga, Pygmée du Congo, Marius Kaloïe, Kanak de Nouvelle-Calédonie, Jean Thiam, Wolof du Sénégal. Six parmi les trente-cinq milles montrés comme des bêtes de foire, dans leur «animalité» à un milliard et demi de visiteurs en Europe et en Amérique du Nord.
Le Prix du Meilleur Film Caribéen à « Breaking The Cycle » de Miquel Galofré.
La maltraitance dans les relations est souvent un secret tragique qui déchire des vies. Une femme sur trois est victime de violence conjugale. C’est une tragédie qui se produit dans tous les secteurs de la société, sans distinction de classe, de race, de religion, d’éducation ou de sexe. C’est le silence de la victime qui devient la principale arme de ses agresseurs, permettant ainsi au cycle de la douleur de se poursuivre. Les enfants qui sont témoins d’abus grandissent en croyant que cela fait partie des relations normales. Les garçons qui voient leurs mères sans respect et maltraités sont plus susceptibles de grandir et de faire la même chose à leurs partenaires. Les filles sont plus susceptibles de grandir pour trouver des partenaires qui les abusent. Ce cycle de violence domestique et de violence ne peut être brisé avec le silence. C’est l’histoire d’une femme qui est passée de victime à survivante, qui a trouvé la force et la voix pour mettre fin aux abus et briser le cycle.
Le prix spécial du jury à « Les jeunes filles de Meru » réalisé par Andrea Dorfman.
Ce documentaire inédit raconte la construction d’une action de justice collective menée par 161 jeunes kényanes victimes de viol.
Au Kenya, une jeune fille sur trois a été victime d’un viol avant ses 18 ans, les investigations de la police sur ces crimes sont plus de l’ordre de l’exception que la règle, créant une culture de l’impunité autour du viol. Une équipe internationale menée par l’avocate canadienne Fiona Sampson et Tumaini Shelter, la responsable de l’ONG Ripple International s’empare de la défense de 160 jeunes filles pour monter une tactique juridique inédite. Elles veulent forcer le gouvernement Kenyan à faire respecter sa constitution et obliger la police à assumer ses responsabilités. La réalisatrice Andrea Dorfman a suivi les jeunes filles de Meru pendant 5 ans. Devant protéger leur identité, elle a filmé avec une grande sensibilité les jeunes filles avec des plans serrés sur les visages, les mains et les pieds en ajouter des moments d’animation très poétiques.