La cathédrale en partie ravagée lundi par un vaste incendie avait inspiré Victor Hugo. Son roman a donné lieu à dix adaptations au cinéma, dont Le Bossu de Notre-Dame en 1996, et cinq à la télévision. Opéra, ballet et même le jeu vidéo Assassin’s Creed Unity n’ont cessé de rendre hommage au monument au fil des époques.
● Littérature
En plus du célèbre roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris (1831), Gérard de Nerval a lui aussi chanté Notre-Dame dans une de ses «Odelettes». «Notre-Dame est bien vieille: on la verra peut-être enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître», écrit le poète. Dans Ma conversion (1913), Paul Claudel raconte que c’est dans cette cathédrale qu’il fut frappé d’une «révélation ineffable»: «en un instant mon cœur fut touché et je crus». Le poète et écrivain Louis Aragon a également salué le monument dans son fameux roman Aurélien (1944) et dans Paris 42. Un poème composé pour contribuer à sa façon à la Résistance, et dont quelques vers rendent hommage à Notre Dame: «Qui n’a pas vu le jour se lever sur la Seine / ignore ce que c’est que ce déchirement/ Quand prise sur le fait la nuit qui se dément / se défend se défait les yeux rouges obscène/ Et Notre-Dame sort des eaux comme un aimant».
● Cinéma
Le roman de Victor Hugo a donné lieu au total à pas moins de dix adaptations au cinéma et cinq à la télévision. Le plus ancien film, La Esmeralda d’Alice Guy et Victorin Jasset, date de 1905. L’un des plus connus est le Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy (1956) avec Gina Lollobrigida et Anthony Quinn, sur un scénario de Jean Aurenche et Jacques Prévert. Sans oublier bien sûr Le Bossu de Notre-Dame des studios Disney (1996), film d’animation librement inspiré de Victor Hugo.
L’acteur anglais Idriss Elba a quant à lui annoncé l’an dernier qu’il allait réaliser pour Netflix une adaptation contemporaine du roman, dans laquelle il incarnerait Quasimodo. Notre-Dame de Paris apparaît aussi comme décor dans de nombreux films, parmi lesquels Minuit à Paris de Woody Allen, Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet ou encore Charade de Stanley Donen.
● Théâtre, opéra, comédie musicale
Notre-Dame de Paris a donné lieu à des ballets, dont La Esmeralda du maître français Jules Perrot, sur une musique de l’Italien Cesare Pugni, créé au Her Majesty’s Theatre de Londres en 1844. Ce ballet a connu plusieurs versions, notamment en Russie. Le ballet Notre Dame de Paris du chorégraphe français Roland Petit a été créé en 1965 à l’Opéra National de Paris sur une musique de Maurice Jarre avec des costumes d’Yves Saint Laurent, «colorés comme les vitraux d’une cathédrale», rappelle à l’AFP Sylvie Jacq-Mioche, historienne de la danse.
Un premier opéra, La Esmeralda de la compositrice Louise Bertin, a été créé en 1836 à Paris. Victor Hugo avait écrit lui-même le livret, mais l’opéra s’est avéré être un échec. Deux autres opéras portant le même nom ont vu le jour mais ne sont pas très connus. En 1978, Robert Hossein avait monté le spectacle Notre-Dame de Paris. Enfin, véritable succès populaire, la comédie musicale Notre-Dame de Paris créée en 1998 par Luc Plamondon (paroles) et Richard Cocciante (musique), interprétée par Hélène Ségara, Garou, Daniel Lavoie et Patrick Fiori. Elle a été jouée dans plus de 20 pays et adaptée en neuf langues. En janvier a été fêtée la 5000e représentation.
● Peinture
Parmi les œuvres les plus célèbres, Le Sacre de Napoléon, toile de presque dix mètres sur plus de six, réalisée entre 1805 et 1807 par Jacques-Louis David, peintre officiel de Napoléon Ier, représente son couronnement en la cathédrale Notre-Dame. Habité par les thèmes religieux et oniriques, Marc Chagall a été très inspiré par Notre-Dame pour illustrer sa vision poétique de Paris, tandis que Maurice Utrillo, qui a beaucoup illustré dans ses teintes grises la mélancolie de Paris, a souvent montré Notre-Dame avec la seine coulant à côté. Le tableau emblématique d’Eugène Delacroix, La liberté guidant le peuple, célébrant l’insurrection de 1848, montre au loin les deux tours de Notre-Dame.
Au fond, sur la droite de la peinture d’Eugène Delacroix, les deux tours de la cathédrale se distinguent.
● Jeux vidéo
Le jeu vidéo Assassin’s Creed Unity (2014) met au cœur de son intrigue la cathédrale, pillée par la Révolution de 1789, mais magnifiquement modélisée par les studios d’Ubisoft. Les stars de YouTube Norman et Squeezie lui avaient composé un clip vidéo en hommage, Assassin des templiers, produit par Ubisoft et devenu un hit avec plus de 60 millions de vues.
Sources : AFP et LeFigaro.fr