Dimanche 5 mai 2019 à 19h 30. V.O. Madiana
« Funan » retrace le parcours de Chou, une jeune cambodgienne séparée de son fils Sovanh dès les premiers jours de la révolution khmère rouge de 1975.
Comme tant d’autres, Chou sera déportée, contrainte aux travaux forcés.
Un à un, les siens lui seront arrachés. Elle connaîtra l’injustice, le désarroi et l’impuissance. Elle devra affronter la faim, la peur… la mort. Femme, mère et épouse, Chou va devoir trouver la force d’exister, de décider et de survivre. Pour résister à l’atroce quotidien imposé par les Khmers rouges, elle devra se faire violence et apprendre à s’imposer.
Le couple qu’elle forme avec son époux Khuon prendra alors une toute autre dimension. Dans la souffrance et l’adversité, ils vont se déchirer, se redécouvrir, s’aimer et apprendre à lutter. Ensemble.
Pour retrouver ce fils que le régime lui a arraché, Chou va devenir une femme nouvelle. Forte et déterminée, elle va se révéler. Aux autres, mais aussi à elle-même. Malgré le manque, l’impuissance, elle n’abandonnera pas. Parce que là-bas, quelque part, Sovanh a besoin d’elle.
« Funan c’est l’histoire d’une famille. D’une femme… Ma mère ».
Ce film raconte ses sacrifices, ses déchirures et sa survie sous le régime Khmers rouges. Par ce récit, je souhaite aborder les émotions, les relations. Explorer la complexité des rapports humains dans un contexte extrême d’oppression. Il ne sera pas question de bien et de mal. Le film nous plonge dans la vie de gens normaux, épuisés par la souffrance.
Il ne juge pas, ne blâme pas, mais essaie de comprendre et de faire comprendre. Car c’est bien le premier pas d’un long chemin vers le pardon. Nous n’avions pas l’intention de parler du contexte politique de l’époque, de faire de ce film un cours d’Histoire. Certes, des éléments sont intégrés, cités et exprimés, participant à la lecture du film. Mais dans l’ensemble, les informations historico-politiques restent succinctes. La documentation sur cette époque existe et ce film pousse à s’y intéresser.
Un film, n’est-ce pas aussi une porte entrebâillée qui invite à être poussée?
Note d’intention du réalisateur Denis Do
Pour ma part, ce film est complètement ancré dans ma démarche de recherches sur le passé. Il me permet de questionner une mémoire que j’ai fantasmée ou rejetée. Le fait de savoir qu’on est, d’une certaine façon, le produit de ce genre d’événement, apporte forcément son lot de questionnements et de remises en question. J’évite volontairement le terme « traumatisme » que je trouve dur à porter. Il y a une forme de culpabilité de ne pas avoir vécu cela avec les siens. Funan m’a permis de reconstruire des personnages et leur vie à partir du témoignage de ma mère. Cette démarche créative m’a fait entrer dans les personnages pour vivre un peu avec eux tout ce qu’ils ont traversé.
J’ai choisi l’animation car j’en suis passionné. Je préfère également voir le personnage de ma mère interprétée par le dessin, plutôt que par une véritable comédienne. L’animation signifie également pour moi, plus d’universalité. L’héroïne de Funan est cambodgienne, mais avant tout et surtout, une femme. Une mère. L’animation est un médium idéal pour captiver le public en lui offrant du recul par rapport à la réalité. Le film est réaliste tout en préservant un espace pour l’interprétation. Subtilement, il provoquera, évoquera.
La presse en parle :
Libération par Marius Chapuis
Drame en vert, bleu et orange, « Funan » suspend son cours pour élargir le cadre sur des ciels qui s’étalent sans fin au-dessus des rizières. Aux plans serrés sur les visages et au confinement du camp succèdent des scopes splendides où l’humain est réduit à une échelle insignifiante.
Ouest France par Pierre Lunn
Un chef-d’œuvre qui réussit à garder une candeur enfantine.
Positif par Yannick Lemarié
« Funan » n’a pas l’ambition de faire un cours d’histoire. Pour autant, il réussit à nous montrer le basculement d’un pays dans l’horreur et el drame d’une famille emportée par la folie des « ombres noires ».
20 Minutes par Caroline Vié
Ce film puissant touche profondément en brossant le portrait d’une femme courageuse à la recherche de son enfant.
aVoir-aLire.com par Arthur Champilou
Esthétiquement et émotionnellement puissant, Funan est un film d’animation profondément humaniste, en ce sens qu’il place cinématographiquement les personnages au centre de son récit.
Cahiers du Cinéma par Thierry Méranger
Légitimement primé à Annecy, Funan vaut indéniablement le détour.
La Croix par Stéphane Dreyfus
Une œuvre poignante et très personnelle inspirée par le témoignage de la mère du réalisateur.
La Voix du Nord par Christophe Caron
La sidérante beauté du film n’élude rien de l’horreur vécue par tout un peuple. Impressionnant.
Le Figaro par La Rédaction
(…) une histoire forte et poignante dénuée de pathos portée par les voix des comédiens Bérénice Bejo (…).
La critique complète est disponible sur le site Le Figaro
Les Fiches du Cinéma par Marion Philippe
Un portait de femme poétique et touchant.
L’Express par Antoine Le Fur
Délicat mais édifiant, « Funan » est l’une des nouvelles réussites du cinéma d’animation français.
Paris Match par Yannick Vely
Plus que l’exposé documentaire des atrocités commises, « Funan » fait le récit de vies humaines jetées sur la route de l’exode et plongées dans le tourbillon de l’Histoire.