Samedi 16 mars à 17h 30 au T.O.M. à FdF
— Culture Égalité —
Le Collectif 8 mars Martinique, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, a le plaisir de vous inviter à une soirée spéciale pour libérer la parole des filles et des femmes de la Martinique. Nous organisons la projection du documentaire Ouvrir la Voix, samedi 16 mars au Théâtre Otonom Mawon à la Croix Mission à Fort de France de 17h30 à 20h30. La projection sera suivie de discussions pour raconter à notre tour nos vécus de femmes à la Martinique. Entrée libre, gratuite et sans inscription. Renseignements au 06 96 53 51 16.
Le documentaire filme, sans voix off, 24 femmes noires issues de l’histoire coloniale européenne en Afrique et aux Antilles. Il traite de leur expérience de la différence en tant que femme noire et des clichés qui leur sont associés en tant que « femme » et « noire » dans une optique à l’intersection des différentes discriminations.
« Les intervenantes sont avant tout des personnes que je connaissais : des femmes issues du monde artistique, des femmes avec qui j’ai étudié, des amies d’amies. Et puis, un recrutement plus large a été possible grâce aux réseaux sociaux : Twitter d’abord, mais aussi des blogs comme Parlons des Femmes Noires ou DollyStud, qui ont relayé mes appels à participantes1. »
La narration glisse d’un thème à l’autre et construit un récit en deux temps : être une femme noire dans un milieu blanc puis être une femme noire dans un milieu noir2.
Pour la réalisatrice, « C’est avant tout un film qui donne l’opportunité à celles qui sont habituellement racontées ou silencées, de se raconter et d’être en charge de leur représentation à l’écran. C’est aussi un film qui suit un double mouvement: mettre en lumière notre expérience commune -celle de minoritaires au sein des anciennes puissances coloniales dont nous sommes issues-, tout en rappelant l’hétérogénéité et la grande diversité des communautés afro-descendantes. »
Autour du film
Projection-débat à l’American Cosmographe de Toulouse, traduite en simultanée en langue des signes, novembre 2017.
La réalisatrice explique « On ne peut jamais se fondre dans la masse, être invisibles, c’est-à-dire ne pas être une source de curiosité ou d’angoisse pour l’autre. Nous sommes toujours en alerte, car si l’on oublie qu’on est noire, on va nous le rappeler de manière extrêmement violente. Pour ceux qui grandissent dans un milieu où être blanc est la norme, il est extrêmement difficile de comprendre ce que vivent les Noirs en France »2. Elle pense que « ce film va être très violent pour la communauté noire. D’abord parce que, lorsque l’on est victime, on peut être dans le déni de ce que l’on vit et que l’on n’a pas envie que l’on nous renvoie justement cette image de victime. Mais aussi parce que si nous voulons nous décoloniser, nous devons aborder les sujets tabous au sein de notre propre communauté, comme l’homosexualité par exemple, et interroger la normativité sexuelle et genrée. Oui les mouvements afrocentristes sont hyper machistes ».
Non retenu dans le programme d’aide à la réalisation du CNC (« Je ne voulais pas faire de procès d’intentions. Alors j’ai fait un beau dossier de demande de subvention. Comme ça, quand le CNC a refusé, j’ai pu dire « ce genre de films ne trouve pas de financements ». Mais je n’ai jamais pensé qu’ils allaient me donner de l’argent »), le film est financé partiellement par un financement participatif à hauteur de 17 000 € et par un investissement personnel. De 2014 à 2016, Amandine Gay aidée de son compagnon travaille aux postes de productrice, réalisatrice, monteuse, distributrice et chargée de communication mais lance un appel au financement participatif pour la postproduction car « on ne peut plus le faire chez nous car nous n’avons ni les compétences, ni le matériel pour tester le film en conditions salle de cinéma1. » En 2017, le documentaire reçoit le Out d’or de la création artistique5 et le Prix du Public aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal.
Le film encourage la réalisation de l’essai « Noire n’est pas mon métie »r (œuvre collective coordonnée par l’actrice Aïssa Maïga) sur la représentation des actrices noires dans le cinéma français.
Fiche technique
Réalisation : Amandine Gay
Production : Amandine Gay et Enrico Bartolucci
Photographie : Enrico Bartolucci
Montage : Amandine Gay et Enrico Bartolucci
Son : Enrico Bartolucci
Société de production : Bras de Fer Production et Distribution
Genre : documentaire
Durée : 122 min.
Pays : Drapeau de la France France
Langue : français
Format :
Lieux de tournage :
Dates de sortie : Drapeau de la France France : 11 octobre 2017 ; Suisse : 1er novembre 2017 ; Belgique : 29 novembre 2017 ; Canada : 2 février 20188.