— Par Florent Grabin, pour l’association écologique P.U.M.A. —
Nous avons relevé dans la revue FUTURA PLANETE que selon Météo France, la température moyenne enregistrée en France en 2018 est de 13,9 °C, un record absolu pour notre pays. Au niveau mondial, la situation ne semble pas bien meilleure. Le Copernicus Climate Change Service (le programme d’observation de la Terre de l’Union européenne) annonce en effet une température moyenne sur l’année de 14,7 °C. C’est seulement 0,2 °C de moins qu’en 2016, l’année la plus chaude jamais enregistrée. C’est aussi plus de 0,4 °C de plus que la moyenne sur la période 1981-2010. Cela place 2018 en 4e position au palmarès des années les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde.
Concernant la Martinique où en est-on ? Nous sommes en attente des chiffres.
Les conséquences d’un réchauffement climatique pour la planète.
Plusieurs conséquences possibles qui font l’objet d’un consensus scientifique, certaines ont déjà pu être observées, dont la fonte des glaces de la banquise arctique qui a enregistré des fontes record en 2016.
Cette fonte des glaces entraînera aussi l’élévation du niveau des océans, ce qui inondera les zones de très faibles altitudes et modifiera la géographie côtière. C’est déjà le cas en Martinique où nous pouvons observer que le niveau des océans a modifié le trait de côte. Ces modifications de l’environnement auront probablement un impact profond sur les sociétés humaines vivant dans les vingt-cinq communes de notre littoral dont le dernier évènement visible est la formation de lais au Vauclin.
La production agricole et halieutique en sera affectée ainsi que les ressources en eau. La sécurité de ces territoires et les infrastructures devraient aussi, être affectées. Ces dernières pourraient en effet mal supporter les inondations et autres catastrophes (incendies, etc.) annoncées.
Dans le même temps, les conséquences sanitaires du changement climatique pourraient également se révéler importantes. Il est admis scientifiquement qu’un réchauffement de 2 à 3 °C suffirait ainsi à augmenter de 5 % le nombre d’habitants exposés au paludisme.
L’OMS estime que d’ici 2080, que deux milliards de personnes supplémentaires pourraient être exposées au risque de transmission de la dengue. Les maladies diarrhéiques, résultant d’une contamination de l’eau qui pourraient croître de 10 % dans les 15 prochaines années.
Les conséquences de ces bouleversements devraient donc se traduire par la multiplication du nombre des réfugiés climatiques et par l’augmentation de l’instabilité géopolitique. D’ores et déjà, les habitants de la Martinique devront interroger nos dirigeants sur ce qui se passe au niveau de nos plus proches voisins et qui, inévitablement, nous impactera.
En août dernier, le scientifique Steven NEREM expliquait : ‘’Au vu de ce que l’on sait aujourd’hui à propos de l’expansion des océans avec le réchauffement, et sur la fonte des glaciers et des calottes glacières, […] il est pratiquement certain que nous auront une augmentation du niveau des mers d’au moins un mètre, et probablement davantage’,.
De nombreuses grandes villes construites sous le niveau de la mer pourraient être envahies par la montée des eaux des océans, c’est notamment le cas de Miami, New York, Tokyo, Singapour, Amsterdam ou encore Rotterdam.
Selon les spécialistes, les ouragans et les cyclones d’une plus grande intensité seraient l’une des conséquences directes du réchauffement climatique. Les ouragans, comme Harvey, Irma, Maria, Jose, Katia, ayant touché la région des Caraïbes, puisent leurs forces de l’énergie dégagée par les océans. Ainsi, les scientifiques mettent en garde la population car leur intensité pourrait être décuplée avec l’augmentation de la chaleur terrestre.
Selon Valérie Masson-Delmotte, climatologue au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la différence entre la température de surface de l’Atlantique et la température en altitude, était élevée. ‘’On constate que la température de surface de l’Océan atlantique tropical était particulièrement élevée ces dernières semaines, souvent à 1 à 2°C de plus que les normales’’, explique-t-elle, avant de préciser que ‘’le changement climatique ne provoque pas directement les phénomènes météorologiques comme les ouragans. Mais il renforce leur intensité, leur fréquence ou leur durée’’.
D’après Steven Nerem, ‘’il semble qu’il soit déjà trop tard’’ pour certaines villes américaines de Floride, notamment Miami. Et si rien n’est fait pour réduire la consommation d’énergies fossiles, New York pourrait devenir inhabitable en 2085.
Est-il trop tard pour la Martinique ?
Avec ces éléments, nous avons tout intérêt à mettre en œuvre, une réflexion très poussée dans la sérénité, avant qu’il ne soit trop tard, afin de lancer les nombreux travaux en vue de faire face à cette réalité climatique.
Cet énorme chantier dépendra de notre niveau politique dans le sens le plus noble du terme, il en va de notre devenir Pour Une Martinique Autrement.
Pour l’association écologique P.U.M.A
Le Président
Florent GRABIN