J’ai la mémoire de l’escalier
qui ne va nulle part.
En redescendant ses supermarches,
je me souviens de l’île
mais lorsque je te décode,
Martinique, tu te barres !
Archipel de visions émergentes
volcaniques, magmatiques, bouillonnantes,
explosives !
Points chauds
entre le ciel et l’eau…
Kaléidoscope d’ethnies, de cultures et de couleurs de peau,
rencontres, croisements, métissages,
fusions, échanges, transmissions,
la créolité du “tout-monde”
reflétée dans des miroirs
comme en les yeux de l’autre…
Les valises de l’exîle sont posées,
au voyage invitation
d’un peintre qui a changé de palette.
Il y a des petits vélos dans sa tête
et des araignées dans son plafond
dont on peut voir les toiles exposées
et le cerveau de l’île est comme en suspension,
vertébralement colonisé,
les nerfs à vif !
Chronique d’une mort annoncée,
d’une destruction minutée
pour une Madinina cuite à l’étouffée
car la cocotte n’a plus de soupape…
Insécurité !
Mais il demeure encore l’espoir d’une résilience
à moins qu’il ne s’agisse que de résilience d’un espoir…
Comme on a fait son nid, on accouche de l’œuvre…
Chaque être est une île
construite peu à peu, nourrie tel l’arbre généalogique par ses racines et la culture.
Une boîte à l’être,
un atout dans le jeu des cartes de notre terre,
née de la lente coagulation des hémorragies sanglantes de son cœur ardent…
Pétris de l’argile, nus, île est l’homme !
Patrick MATHELIÉ-GUINLET juin 2018
Photo © Gérard GERMAIN
« Île panoptique ? » Elisabeth Alexandrine
Exposition « Tribulations Archipéliques » galerie La Véranda Tropiques Atrium jusqu’au 10 novembre
Visite commentée samedi 20 octobre de 14h30 à 16h
Conférence samedi 3 novembre de 10h à 12h avec Marie GAUTHIER, Dominique BREBION et Cécile BERTIN-ELISABETH