« Donnons un bonus pour des cantines bio et locales »

Une tribune publiée dans le LeJDD, signée par Audrey Pulvar, présidente de la Fondation 
pour la nature et l’homme, et 26 autres personnalités*

« Les informations vérifiées à propos de la présence de résidus de pesticides et autres additifs à risque pour la santé dans notre alimentation et l’explosion de maladies chroniques nous alertent sur le contenu de nos assiettes et de celles de nos enfants.

De nombreux responsables de ­restaurants scolaires l’ont bien compris. Alors que la loi agriculture et alimentation devrait enfin acter l’introduction de 50% d’alimentation de qualité, labellisée et locale, dont 20% de produits bio en restauration collective publique d’ici à 2022, des initiatives essaiment en France : réduction du gaspillage, rééquilibrage en faveur des protéines végétales, introduction de produits bio et équitables…

Demander aux familles de payer davantage n’est pas souhaitable

Toutes ces avancées sont à mettre au crédit de services de restauration engagés, de directions d’établissements innovantes et d’élus concernés. Mais la généralisation de leurs actions est limitée par le manque de moyens. Alors, profitons de cette nouvelle obligation légale de 20% de bio dans les cantines pour accélérer! Car le volontarisme de quelques-uns, aussi nécessaire qu’il soit, ne suffira pas. Pour preuve, seuls 3,6% des produits servis dans les cantines sont bio, alors que 9 parents sur 10 souhaitent qu’il y en ait davantage.
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La transition vers une alimentation saine a beau être plébiscitée par de plus en plus de restaurateurs, producteurs, associations et convives, beaucoup de structures ne sont pas prêtes pour intégrer les nouvelles directives. Les aménagements techniques et matériels ainsi que la formation des professionnels nécessitent des moyens pour être relevés avec succès.

En ce qui concerne l’école, demander aux familles de payer davantage n’est pas souhaitable : la restauration scolaire doit rester accessible et servir un déjeuner sain à des enfants dont c’est parfois le seul repas équilibré de la journée. La cantine est parfois trop chère pour certaines familles, alors qu’elle doit jouer son rôle dans les politiques de santé publique et de lutte contre la pauvreté.

Nous voulons encourager l’installation d’agriculteurs respectueux de l’environnement…

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*Signataires : * Julie Andrieu, critique gastronomique, Yann Arthus-Bertrand, président de la fondation GoodPlanet, Yacine Ait Kaci, dessinateur, Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France, Hugo Desnoyer, artisan boucher, Cyril Dion, réalisateur, Marc Dufumier, agronome, Dominique Larue, président de l’UNCPIE, Éric Lepêcheur, président du réseau Restau’Co, Véronique Fayet, présidente du Secours catholique, Jean-Luc Fessard, président de Bon pour le climat, Pierre-Henri Gouyon, écologue, Frah, chanteur des Shakaponk, Freddy Le Saux, directeur de Terre de liens, Laurent Mariotte, chroniqueur culinaire, Gérard Michaut, président de l’Agence Bio, Nagui, animateur, Sophie Marceau, actrice, Serge Orru, ex-directeur général du WWF France, Isabelle Parmentier, présidente de l’Association française des diététiciens nutritionnistes, Corine Pelluchon, philosophe, Julie Potier, directrice générale de Bioconsom’Acteurs, Guillaume Riou, président de la Fédération nationale agriculture biologique (FNAB), Jean-Christophe Robert, cofondateur de Filière paysanne, Julie Stoll, déléguée générale de Commerce équitable France, François Veillerette, directeur et porte-parole de Générations futures.