— Par Roland Sabra —
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Beau travail de Jean-Paul Césaire à partir du texte de son père « Et les chiens se taisaient ». Une grande sobriété dans la mise en scène, une ponctuation intelligente des actes avec des danseuses, quelques danseurs et des tambours, une distribution, certes inégale mais somme toute bien choisie et un souci de clarification ont contribué à faire de cette soirée une réussite, dans une salle dont l’acoustique laisse à désirer et c’est un euphémisme que de le dire. Si la présence massive de Elie Pennont dans le rôle du Rebelle a souligné, involontairement, la faiblesse du jeu de Sophie Colombo comme Amante, la prestation très juste de Suzy Singa dans le rôle de la Récitante a fait oublier le symbolisme un peu trop appuyé du dispositif scénique. Etait-il besoin de placer l’Architecte ( Jean-Claude Prat) en surplomb de la cellule du Rebelle pour souligner les rapports de domination et d’oppression? Le texte ne suffit-il pas à les mettre en évidence? Le public, inhabituel, pour une soirée théâtrale, a semblé acquiescé à la proposition de scénographie . Puisse-t-il retrouver ainsi le chemin des salles de théâtre!
En sortant du Grand Carbet on pouvait écouter le « Mario Canonge trio » (Piano : Mario Canonge – Basse : Linley Marthe – Batterie : Chander Sardjoe). Pianiste du métissage musical, du brassage des genres musicaux d’ici et d’ailleurs, d’une grande virtuosité avec un toucher de clavier, très franc, très propre, très net, malgré un piano foyalais antédiluvien, Mario Canonge a proposé un concert de bonne facture entre jazz et tradition, dans la salle intimiste du Théâtre Aimé Césaire.
Le lendemain dimanche, dans les rues de Fort-de-France, un succédané de Carnaval a réuni des milliers de personnes à vous donner l’envie de renouer avec le trop court épisode passé du carnaval d’été. Un festival 2009 amputé d’un tiers dans ses moyens financiers qui a péché certains soirs dans l’organisation des débats du Cénacle, qui a flatté le public avec Malavoi et Tony Chasseur (belles partitions instrumentales du Big Band), qui a trop rarement fait preuve d’audace (Yol) et qui a fait appel à des valeurs sûres (Jean-Michel Martial, Jean-Paul Césaire).
Distribution
Mise en scène : Jean-Paul Césaire
Chorégraphies : Josy Michalon
Musique : Christophe Césaire
Éclairage et sonorisation : Christian Tastet
Costumes : Sonia Camille
Le rebelle : Élie Pennont
L’architecte : Jean-Claude Prat
La mère : Annick Justin-Joseph
L’amante : Sophie Colombo
Le geôlier : Serge Fond’s
La geôlière : Sarah-Corinne Emmanuel
Les tambouyers : Daniel Dantin, Jimmy Thomasyn, Marc Séraline
Les esclaves : Françoise Prospa, Léandre Séraline, Guy Lanoix, Casimir Jean-Baptiste, Vanessa Saint-Aimé, Josy Michalon, Cindy Potiron, Guylène Plesel.