Du 29 juin au 30 décembre 2018 au Mémorial ACTe
L’exposition Zoos humains. L’invention du sauvage met en lumière l’histoire d’hommes, de femmes et d’enfants exhibés en Occident et ailleurs, dans des cirques, des cabarets, des foires, des zoos, des villages itinérants ou des expositions universelles et coloniales.
Cette exposition majeure a circulé sous différentes formes dans le monde entier : à Paris au musée du quai Branly et au Jardin d’Acclimatation, mais aussi dans d’autres villes d’Europe, aux États-Unis, en Guyane et en Côte d’Ivoire, et récemment à la Cité Miroir à Liège. Rassemblant près de 400 œuvres inédites (affiches, photographies, documents originaux et objets souvenir) dans un parcours jalonné d’une vingtaine de panneaux thématiques et de films d’archives inédits, elle est présentée pour la première fois en Guadeloupe au Memorial ACTe, dans une version enrichie de focus spécifiques aux populations ultramarines.
Entre 1810 et jusqu’au milieu du XXe siècle, près de 35 000 êtres humains ont été exhibés et livrés au regard de près d’un milliard et demi de visiteurs, lors d’expositions universelles ou coloniales. Ces zoos humains ont construit la figure du sauvage.
Les zoos humains ont été le premier lieu de rencontre avec l’Autre ; ils ont été un élément déterminant dans le passage, au XIXe siècle, d’un racisme dit scientifique à un racisme populaire. La frontière entre les Occidentaux et le reste du monde, perçu alors comme
« non-civilisé », s’est alors fixée dans les consciences et dans les certitudes.
Comprendre que le phénomène des zoos humains a forgé nos regards, c’est comprendre que les discriminations et le racisme ont une histoire, que tout cela est socialement construit et que l’on peut, c’est essentiel, les déconstruire aujourd’hui en travaillant sur ce passé et ces imaginaires.
Fruit de la collaboration entre la Fondation Lilian Thuram. Éducation contre le racisme et le Groupe de recherche Achac, l’exposition éclaire une part ignorée de notre histoire et met au jour la fabrique du racisme. Elle a été réalisée avec le soutien de la Casden – Banque populaire, de la MGEN et de la Dilcrah.