A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, samedi 25 novembre, » Le Monde » décrypte les répercussions de l’affaire Weinstein, qui a déclenché une cascade de révélations dans le monde du spectacle, des médias et de la politique
La chaîne CBS s’est voulue exemplaire. Quelques heures après la parution des premières accusations de comportement déplacé portées par huit femmes dans le Washington Post, elle suspendait Charlie Rose, le présentateur vedette de son journal du matin. Dès le lendemain, le journaliste était licencié. Dans leur première émission sans leur partenaire, mardi 21 novembre, ses deux coprésentatrices, Norah O’Donnell et Gayle King, ont affiché un professionnalisme sans faille, bien que l’affaire les affecte personnellement.
» Soyons parfaitement clairs, a dit la première. Il n’y a aucune excuse pour ce comportement supposé. C’est inacceptable. Point à la ligne. » En moins de vingt-quatre heures, Charlie Rose, quarante-trois ans de carrière, véritable icône du journalisme de télévision aux Etats-Unis, était tombé du piédestal où il trônait depuis une vingtaine d’années.
Aussitôt, les féministes ont dressé la liste des successeurs potentiels de l’homme -déchu. On n’y trouve que des » successeures » – l’actrice Rose McGowan, l’accusatrice numéro un d’Harvey Weinstein, s’est même mise sur les rangs. Signe que, dans le grand coup de balai actuel, c’est aussi de pouvoir qu’il est question. Les militantes de #metoo, qui manifestaient le 12 novembre à Los Angeles, l’affirmaient haut et fort. Il ne s’agit pas de sexe, sinon les riches et puissants s’en procureraient sans difficulté, » il s’agit de pouvoir « . Celui d’exhiber son sexe. Son genre. Sa toute-puissance, celle que les femmes contestent, de la Silicon -Valley, où le mouvement antisexiste a -commencé, à Hollywood, Wall Street et maintenant Washington…
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