Titre : Eléments pour un dictionnaire historique du créole guadeloupéen. Choukam Kréyol Gwadloup Zouti 1 : Eritaj
– Auteur : Hector Poullet
– Date de sortie en librairie : 28 octobre 2014 (Journée internationale du Créole)
– ISBN : 9782917623817
– Résumé : Etymologie de mille mots créoles du créole.
D’où nous vient une bonne partie du vocabulaire créole que nous utilisons aujourd’hui? En grande part de la langue française, certes, mais pas uniquement. L’échantillon de mots créoles que vous avez en main n’est bien sûr qu’un aperçu, mais il peut être considéré comme représentatif de la langue. Aussi nous pouvons dire que notre parler créole de tous les jours a gardé non seulement une belle part d’héritage de mots amérindiens, des survivances de différentes langues africaines, de nombreuses traces d’archaïsmes français ou des langues régionales de France, mais également des apports de l’Hindi ou du Tamoul, des mots empruntés à l’Anglais, à l’Espagnol, voire au Portugais. Et comment pourrait-il en être autrement quand on connait l’histoire du peuplement de cette partie du monde? Comme pour toute langue devenue majeure, il existera un jour, à la portée de tout locuteur des langues créoles, un dictionnaire historique des créoles, ce que représente déjà en partie le DECA (Dictionnaire Etymologique des Créoles d’Amérique).
Aujourd’hui ce Zouti 1: Eritaj, ne prétend être autre chose qu’une modeste contribution à l’édification d’un travail de plus grande envergure que nous confions aux générations à venir. Il permettra déjà, dans un premier temps à ceux qui l’ignoraient encore, de
découvri que Ago se retrouve dans plusieurs langues de l’Afrique de l’Ouest, que Balata est Kalina, que Chiktayé nous vient de l’Eure et Loir, que Dal est de l’Hindi et Kolonmbo du Tamoul, que Louké vient de l’Anglais, que Mawon est d’origine espagnole, que Koubari vient du Portugais etc… autant dire que nos créoles sont une véritable « soupakongo », une vraie galimafrée capable de régaler les plus affamés mais aussi les plus difficiles.
Avec ce livre en main, chacun pourra continuer la quête de l’origine des mots créoles. Nul doute qu’il aidera beaucoup de lecteurs à apporter, eux aussi, leur participation à un meilleur devenir des langues créoles.
Avec cet ouvrage, Eritaj, Hector Poullet poursuit ses recherches sur les racines des langues et des cultures créoles. Qu’est-ce que les premiers héritiers ont fait du baragouin des origines? Comment, au fil du temps, les générations suivantes ont-elles procédé pour construire de nouveaux mots afin qu’émergent aujourd’hui les langues créoles?
C’est ce qui sera traité dans la deuxième partie de ce travail intitulé Aboutaj, complément de cet héritage.
– Titre : Éléments pour un dictionnaire historique du créole guadeloupéen. Bikamo Kréyol Gwadloup Zouti 2 : Aboutaj
– Collection : Ouvrages linguistiques
– Format : 145 x 200, 176 pages
– Auteur : Hector Poullet
– Editeur : Caraïbéditions
– Date de sortie en librairie : 21 octobre 2017
– ISBN : 9782373110203
– Résumé : Mille néologismes créoles du quotidien
À l’origine de toute langue il y a le socle sur lequel un nouveau parler va prendre pied: le patrimoine, l’héritage.
Celui des langues créoles d’Amérique est un baragouin de Castillan et de diverses langues amérindiennes telles que tupi, guarani, kalina, arawak etc… Puis sont arrivés, tel un vol de gerfauts, des aventuriers, pirates, boucaniers, religieux, soldats, paysans, gens de petite noblesse, de petites vertus ou de sacs et de cordes, venus de France, d’Angleterre, des Pays-Bas, pour réaliser la plus vaste entreprise de colonisation de tous les temps. Pour mener à bien cette opération qui allait durer plusieurs siècles, il leur fallait une main d’oeuvre nombreuse et gratuite: des millions d’esclaves et de travailleurs forcés qu’ils sont allés chercher en Afrique, en Inde, en Chine, au Japon même ! Et chacun, à son niveau, a dû apporter son grain de sel pour en faire un extraordinaire pidgin.
Enfin sont nés sur place les créoles de toutes origines, les nouveaux natifs donc qui, n’ayant que ce pauvre moyen, cet outil rudimentaire pour communiquer entre eux, vont l’améliorer pour en faire une langue. Ils vont procéder par dérivation comme par exemple en partant de dériver (fr) ou to drive (angl.) faire drivé, drivayé, drivayè(z). Ils vont surtout utiliser la composition, pour avec deux mots n’en faire qu’un, avec nouveau signifié, comme par exemple le mot bayalé (avant-propos) créé à partir des verbes bailler (fr) et aller (fr.). Quelquefois le mot créé sera juste une métaphore. Ainsi bòovan (mensonge, tromperie) créé à partir de ces bords tirés au vent par les bateaux de la marine à voile, astuce pour tromper le vent sur la vraie direction de navigation.
Cet ouvrage, Aboutaj, n’est qu’un « bout » – lire boute vocable de marins superstitieux pour ne pas avoir à dire cordage – qui s’ajoute à l’héritage du tome1. Il ne prétend pas faire le tour complet de la création lexicale en créole mais voudrait seulement donner à d’autres l’envie de poursuivre la recherche.
Avec cet Aboutaj, Hector Poullet termine un cycle de travaux sur le lexique créole de la Guadeloupe.