— Par Alexandra Bourcier. —
La société de biotechnologie Oxitec va construire une immense installation au Royaume-Uni. Son but : produire chaque semaine un milliard de moustiques « sans danger » pour lutter contre le moustique Aedes aegypi, vecteur principal du virus Zika, du chikungunya, de la dengue et de la fièvre jaune.
Chaque année, dans le monde, environ un million de personnes décèdent, après avoir été piquées par un moustique. Les moustiques Anophèle, vecteurs du paludisme, sont les plus redoutés. Mais les moustiques appartenant au genre Aedes ne sont pas en reste : ils sont le principal vecteur de la fièvre jaune, de la dengue, du virus Zika et du chikungunya…
Seules les femelles piquent. On estime les Aedes responsables de 52 000 morts chaque année. Si le moustique tigre (Aedes albopictus) est devenu célèbre en raison de l’épidémie de chikungunya, l’espèce Aedes aegypi est particulièrement étudiée par les scientifiques. Car les chiffres pourraient devenir exponentiels, tant cette espèce est invasive : ses œufs peuvent éclore en 24 heures et les individus atteignent la taille adulte en 7 à 12 jours.
Infecter les mâles avec une bactérie
Les insecticides, premier recours utilisé pour lutter contre cet insecte, ont rapidement montré et prouvé leurs limites : les moustiques ne sont pas tous tués et leur prolifération se poursuit. Mais surtout, l’impact sur l’environnement n’est pas négligeable.
La deuxième solution, qui consiste à infecter les mâles avec la bactérie Wolbachia permet de lutter contre la prolifération des Aedes aegypi. Mais elle pourrait ne pas être si neutre que ça sur l’environnement et ne pas complètement éradiquer l’espèce qui pourrait, à terme, développer des résistances…
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