Plusieurs centaines de représentants des six nations amérindiennes de Guyane, rassemblés à Matoury dans le cadre de la Journée internationale des peuples autochtones, ont dénoncé ce mercredi leur « marginalisation », l’exploitation minière de l’or et réclamé leur « dû ».
Souvent drapés de pagne ou robe de coton coloré, coiffés de plumes, perles et graines, les représentants des nations Teko, Wayana, Wayampi, Kali’na, Palikur et Arawak, fortes de 10 000 personnes, ont réclamé un « signe fort » à la France pour la reconnaissance de leurs droits.
« Ce n’est pas seulement un jour de fête mais un jour pour faire valoir nos revendications », a lancé Bénédicte Fdjéké, présidente des chefs coutumiers de Guyane et conseillère municipale à Saint-Laurent-du-Maroni, à la suite d’une cérémonie chamanique célébrée dans la matinée.
« On ne quémande pas, on réclame un dû », a-t-elle ajouté en demandant la ratification de la convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT), non ratifiée par Paris, qui donne des droits aux peuples indigènes et notamment des droits sur leurs terres.
Contre le projet minier
« Nous subissons depuis des années une marginalisation et une atteinte dans l’accès à nos droits. La France ne nous reconnaît toujours pas », a ajouté Jean-Philippe Chambrier, coordinateur de la Fédération des organisations autochtones de Guyane.
Plusieurs tables rondes sont organisées depuis plusieurs jours autour de sujets comme le plus grand projet d’extraction aurifère jamais porté en France et souhaité par la joint-venture Nordgold/Columbus Gold dans l’ouest guyanais pour 2022, ou l’embrigadement grandissant de jeunes amérindiens comme « mules » pour le transport de cocaïne vers l’Europe.
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