Samedi 3 juin 2017, 18h, au CDST de Saint-Pierre
« Et ce n’était pas qu’on allait quelque part »
Traversée scénique d’après « Dream Haïti » de Kamau Brathwaite – Cie Awa
Mise en scène : Frédérique Liebaut
Avec : Zmorda Chkimi & Mylène Wagram
Cette pièce est une traversée scénique. Ce poème évoque la tragédie des boat people, des haïtiens, poussés par les conditions économiques et politiques à se jeter à l’eau sur des embarcations de fortune.
La promesse de noyade faite aux réfugiés, sur toutes les mers du globe, est-elle l’ultime perspective ouverte par les grandes traversées transatlantiques qui ont construit le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui ?
Les voix d’Henri Bauchau, Christophe Colomb, Malcolm Lowry, Bartolomé de Las Casas et d’Aimé Césaire surgissent des ressacs du texte de Brathwaite pour relire cette première rencontre fracassée et fracassante de l’Europe et de l’Amérique, et tenter sur les lumineux fragments de nos naufrages de construire un monde qui accueille notre espoir.
L’histoire a commencé pour la Cie au détour d’une représentation de « Léon Gontran DAMAS A franchi la ligne » à Anvers.
J’entendis le nom de Kamau Brathwaite comme une fulgurance. C’est souvent ainsi que les poètes se font reconnaître. Éclat qui se renouvela quand j’ouvris son recueil « Dreamstories » et lu « DreamHaïti » avec la sensation au premier coup d’oeil d’être face à un texte, à un mouvement de la pensée et de la création qui m’emmènerait vers une nouvelle création théâtrale. Depuis la rencontre ne cesse de se faire et la première lecture publique a eu lieu le 25 janvier 2012 au Théâtre Universitaire Royal de Liège.
Frédérique Liebaut
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Témoignage d’empathie envers le peuple haïtien, DreamHaïti évoque la tragédie des boat people au cours des années 1980.
Le texte épouse la violence de la mer, explosant frontières et noyades de l’imaginaire d’un bout à l’autre des côtes, de Port-au-Prince à la Floride. Éclats de voix, de sens, et de corps. Mêlant tour à tour ressources de la langue vernaculaire, innovations linguistiques et typographiques, Brathwaite écrit une poésie qui tisse le fil des thématiques postcoloniales, historiques et individuelles.
La traductrice Christine Pagnoulle restitue le texte. Elle traduit à merveille les voix du métissage caribéen. De l’Afrique aux Amériques s’opère la traversée dans ses multiples inflexions. La mémoire historique rythme les mouvements et la polyphonie d’une langue qui se forge dans l’invention permanente du quotidien.
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Et ce n’était pas qu’on allait quelque part d’après DreamHaïti de Kamau Brathwaite traduction : Christine Pagnoulle
Avec : Mylène Wagram et autres présences
mise en scène : Frédérique Liebaut
conception sonore: Christophe Sechet
conception lumières: Luc Degassard
costumes : Dominique Louis
« DreamHaïti » a été publié en mars 2013 sous le titre « RêvHaïti » par Rodney Saint Eloi -éditions Mémoire d’encrier – Montréal traduction Christine Pagnoulle.
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BRATHWAITE EDWARD KAMAU (1930- )
Le poète antillais d’expression anglaise Kamau Brathwaite explore dans ses œuvres la richesse et la complexité des racines africaines et indigènes que l’on retrouve dans la culture caribéenne.
Kamau Brathwaite, de son vrai nom Lawson Edward Brathwaite, naît le 11 mai 1930 à Bridgetown, la capitale de la Barbade. Il étudie au Harrison College de son île natale, avant de fréquenter le Pembroke College de Cambridge, où il obtient une licence en 1953, puis un diplôme d’enseignement l’année suivante. Après avoir travaillé de 1955 à 1962 pour le ministère de l’Éducation de ce qui est devenu le Ghana, il reprend son cursus à l’université du Sussex et passe un doctorat en 1968. À partir de 1963, il enseigne principalement à l’University of the West Indies, sur le campus de Kingston en Jamaïque.
Le jeune Brathwaite publie ses premiers vers dans les années 1950 en Angleterre et dans les Antilles. Les recueils Rights of Passage (1967), Masks (1968) et Islands (1969) lui apportent la reconnaissance internationale. Rassemblés par la suite sous le titre The Arrivants (1973), ils témoignent de la quête d’une identité culturelle antillaise et tentent de réaffirmer la place de l’Afrique dans les Caraïbes. Une seconde trilogie, comprenant Mother Poem (1977), Sun Poem (1982) et X/Self (1987), revient sur les questions identitaires. Edward Kamau Brathwaite publie plusieurs autres recueils de poésie, au rang desquels se distinguent Barabajan Poems, 1492-1992 (1994), Born to Slow Horses (2005) ainsi que de multiples études culturelles, historiques et littéraires, dont Folk Culture of the Slaves in Jamaica (1970, révisé en 1981), The Development of Creole Society in Jamaica 1770–1820 (1971), History of the Voice : The Development of Nation Language in Anglophone and Caribbean Poetry (1984) et Roots (1986).
Source : E.U., « BRATHWAITE EDWARD KAMAU (1930- ) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 mai 2017. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/edward-kamau-brathwaite/
Jeudi 1er juin 2017, 20h, ruines Beuze (bod lan mè) au Marin