« Les cavaliers » de Joesph Kessel dans une adaptation d’Eric Bouvron

8, 9 & 10 décembre 2016 à 19h 30 au T.A.C.

« Les Cavaliers » d’après Joseph Kessel adapté par Eric Bouvron ©www.pallages.com

— Par Chrisitian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

La pièce nous parle d’un pays sauvage, où les hommes et les mœurs sont rudes, et nous interpelle sous le vernis d’êtres civilisés que nous sommes ou croyons être. Car c’est précisément une histoire d’hommes, dans son acception commune mais surtout spécifique qui nous est narrée. Avec la question de l’honneur, de la fierté attachée comme une chaine à tous les actes et les actions qu’ils commettent ou accomplissent.
Qu’est- ce qu’être un homme et comment le devient-on ? La souffrance est-elle un passage obligé pour y parvenir ? L’Amour est-il un frein à cette ambition ? Question dont la portée reste universelle quoiqu’on en pense. Comme quoi, si ce théâtre reste un spectacle à visée divertissante, il n’empêche en rien le public de s’instruire, de s’informer, voire de méditer. Le cruel seigneur d’une province voisine lâche son fouet et se mue en quelques secondes en un serviteur moqueur. Le jeune Ouroz participe à un violent tournoi de cavaliers d’Afghanistan : le bouzkachi du roi, un jeu équestre très réputé où s’affrontent les meilleurs cavaliers, l’on doit, en principe, récupérer une carcasse de bouc et la jeter « au milieu du cercle de justice »son père, le grand Toursene maitre des écuries du domaine lui confie son cheval Jehol pour l’évènement et lui promet de lui offrir l’étalon en cas de victoire. L’orgueilleux Ouroz pourtant favori, monté sur Jéhol, tombe, se brise la jambe et perd le tournoi. C’est là le point de départ d’un voyage de retour initiatique ponctué de rencontres, d’aventures plus étonnantes les unes que les autres. Alors que sur scène les chevaux transformés en tabourets de bois se montrent à la fois dociles et farouches.

On se sent transporté comme sur un tapis volant.

. Il faut voir Eric Bouvron passer d’un personnage à l’autre, comme s’il changeait de masque. Tandis que Grégori Baquet rugit, boite et nous emporte dans sa quête de fils incompris, tel Hénon à la recherche de Créon, dans l’Antigone de Sophocle. On souffre et on rage avec eux.
Dès le début on se sent transporté comme sur un tapis volant dans les steppes afghanes. A la manière des contes persans, qui parlent de valeurs, de transmissions de courage et de liberté, la musique d’abord, le bruitage et le jeu millimétré des acteurs participent grandement à notre dépaysement dans ce terrible drame de la nature humaine. Nous voyageons vers une autre culture un autre espace temps. Une course de chevaux épique sur fond de montagnes afghanes, sur une scène de théâtre, il y là quelque chose de magique quand le texte de Joseph Kessel est restitué de façon poétique.
Nous retiendrons Kalid K chanteur, musiciens, et »bruiteur » .Il est présent à chaque instant de la pièce qui est accompagné de sa voix de ses mélopées pour ainsi résonner sur la scène et en nous, les galops des chevaux, et leur respiration, l’écho des montagnes le bruit de la nuit des angoisses et des peurs : Il est exceptionnel !

CITATION EXPRSS.
« Ici c’est le bouzchaki qui forme les hommes ou qui les détruit »

Pratique :

Au Théâtre Aimé Césaire
Une libre adaptation et mise en scène du texte de Joseph Kessel
Par Eric Bouvron
Les jeudi 8, vendredi 9 et samedi 10 à 19h30
Collaboration artistique : Ane Bourgeois
Aec :
Eric Bouvron, Kalid K ,
Grégori Baquet, Maïa Guéritte
Photographie: Sabine Trensz
Création lumière : Stéphane Baquet
Assistante à la mise en scène :
Gaëlle Billaut-Danno
Réservation : 05 96 59 43 29.

Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret