— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
« Une peinture, c’est l’image de quelqu’un, sa projection toute entière »
Bissière
Peintre « artiste de recherche incompris » mais aussi performeur qui travaille avec des matériaux de récupération. C’est en grande partie la matière première qui dicte son inspiration. L’artiste évolue dans une figuration libre d’un monde surréaliste qui n’appartient qu’à lui « Mes tableaux sont l’essence de mon parcours de vie. Témoignages de mes rencontres, de mes amours. Des pensées, de l’histoire de cette Ile, de ses couleurs de ses personnes, ses personnages » Il y a ainsi des rencontres inattendues, miraculeuses, complètes, transversales. Des conjugaisons de libre volonté d’artistes consentants pour un festival « allumé » inscrit dans les moments et dans la vie. Peinture non savante certes mais qui en sait beaucoup sur la façon de retrouver le bonheur de vivre…par la peinture. Ange Bonello nous laisse entendre les rythmes des couleurs du sud à travers des scènes qui témoignent d’une vision « psychanalytique »d’un peintre épris de silence et d’exubérance antagonistes. Des tableaux où sont inscrits les traces du temps qui passe, du temps passé, réunis autour du corps et de l’écriture. Les mots d’une histoire qui défile ou se fige tout comme les non-dits et les silences offerts. Tout à coup il se présente à lui quelque chose qui l’oblige à peindre, une intuition, un début de formes, un mouvement, une histoire même. Un tableau surgit quand la distance entre lui et le travail s’évanouit. Il poursuit intuitivement avec seulement une vague idée de ce qui sortira et souvent les sujets peuplant sa narration artistique son réduits à leur formes les plus simples comme des pictogrammes presque enfantins, idéogrammes d’un alphabet imaginaire pour un récit dissimulé dans la peinture.
Une source d’inspiration inépuisable
Sa qualité expressive vient de cette réduction des signes ou de cette sorte de primitivité de la représentation, mais autant des harmonies inhérentes à la gangue dune sinuosité écrite d’où semble s’extraire l’œuvre. Au détour d’un soleil ami, Ange Bonello revisite avec humour corrosif et truculence les grands mythes et les œuvres qu’ils ont générés. Cette réappropriation interprétative est une source d’inspiration inépuisable pour un peintre d’aujourd’hui, libre, heureux et généreux. Que dire d’autre de lui ? Beaucoup et peu à la fois. On pourrait résumer sa vie d’artiste et d’homme à un parcours un brin chaotique d’autodidacte accompli et autoproclamé. Ce serait si simple d’emprunter le raccourci facile qu’implique son prénom d’Ange pour en faire un démon aux délires incompréhensibles. A mi chemin entre ce qui se fait et ce qu’on nomme « Bizarre »Ange transcende les barrières du politiquement correct et joue de « l’amoral ». Car l’homme est mystérieux, on ne peut en disconvenir. On se sent interpellé rien qu’à lire les titres des tableaux exposés : « ma naissance », ou « mon autre » par exemple, nous happent d’emblé au cœur même du monde de l’artiste. Fortement influencé par le mouvement Dada, de son propre aveu, on ne peut pour autant réduire son œuvre à cela tant sa palette est riche et les influences qu’on y décèle, multiples. Parfois on croit voir un coté cubiste. D’ailleurs Bonello se joue de nos sens et manie parfaitement les symboles pour notre plus grand plaisir. Au jaune et au rouge intenses de personnages masculins solaires, répondent des teintes plus sourdes ou d’un blanc opalescent, voire lunaire de certaines silhouettes féminines. Une forte charge érotique et phallique s’exprime dans ses productions. Il en va ainsi de l’œuvre phare « Ogun, ou la pêche magique » qui présente son exposition actuelle, ainsi que de sa série de minotaures. Ce n’est pas par amour de l’incongruité, mais bien pour insister sur l’intemporalité de ses thèmes, qu’Ange veut partager son goût pour une mythologie revisitée.
Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret
Le goût des Symboles
« Je suis souvent dans le symbolisme, et j’aime me raconter des histoires ou en découvrir au travers de l’autre…Cet autre mystérieux. Je n’ai jamais eu de formation pour la peinture et je ne connais que ce qu’elle veut bien me livrer ! Et tous les jours je l’écoute et j’apprends… je suis né dans les Alpes de Hautes Provence, j’ai reçu en héritage toutes les couleurs, l’exubérance et la fougue des identités latines du sud, bref un caractère. »
Ange Bonello.
En exposition à la galerie Hôtel La Batelière
Du jeudi 1er Mars au samedi 17 Mars
Horaires de réception : du mardi au vendredi
De 16 h à 19 h.
Le Samedi de 10h à 13 h
Et de 16 à 19h.
Contact : 06. 96. 23. 55. 40/ 06. 96.25. 55. 70.