— Par Victor Hache —
Patrice, chanteur aux origines allemande et sierra-léonaise, sort Life’s Blood. Un album aux métissages musicaux où se mêlent reggae, soul et vibrations subtilement positives.
Alors que l’époque est marquée par le populisme et le repli, Patrice chante We are the Futur in the Present (nous sommes l’avenir dans le présent). Un hymne aux couleurs d’un monde ouvert à l’autre : « Je veux dire qu’on est culturellement métissé, confie Patrice. Untel aime le yoga, l’autre écoute du hip-hop, vient de Pologne ou d’ailleurs. Tout est mélange et brassage des cultures que je peux choisir pour me construire. Tout ça, c’est le futur que je veux. » Une philosophie humaniste aux antipodes de la peur et du rejet, qui traverse les thèmes de son nouvel album Life’s Blood. « Ça devient difficile de trouver des vibrations positives dans le monde où partout l’atmosphère est très tendue, poursuit le chanteur. Je me suis demandé quelles étaient les vraies valeurs aujourd’hui. Life’s Blood, c’est un peu comme l’eau, cette chose dont on a le plus besoin avec l’air. Ce sont les valeurs de vie qui comptent le plus. C’est là-dessus que je voulais me concentrer, pour me sentir revivre. »
« Pour moi, les barrières n’existent pas »
Un disque où coulent le sang de la vie et une énergie positive teintée de bienveillance, de bonté et de sensualité qui fait le sel de ces quinze nouvelles chansons au groove très dansant. Né à Cologne d’une mère allemande et d’un père écrivain-réalisateur sierra-léonais, Patrice Bart-Williams fait partie de ces artistes nomades pour qui la musique ne connaît pas de frontières. En seize ans de carrière, il a composé neuf albums empreints d’un métissage musical baptisé « sweggae music ». Un registre original qu’il continue d’explorer en puisant aux sources de la soul et du reggae, marchant sur les traces de Nina Simone et de Bob Marley, mêlé d’ambiances dancehall : « Je ne dirai pas que c’est un nouveau style, sourit Patrice. Ce métissage, c’est toutes les choses que j’aime. Pour moi, les barrières n’existent pas. La musique se doit d’être ouverte à toutes les influences et à tous les genres. C’est un peu comme les cultures de chacun. Cela devient de plus en plus compliqué de dire à quelqu’un “tu es qui, tu viens d’où ?” tellement les origines sont multiples. »…
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