Femina : Marcus Malte pour « Le garçon »

marcus_malte_le_garconLe prix Femina est décerné à Marcus Malte, pour son roman Le garçon (Zulma). Il semble que les dames du jury aient voulu distinguer une petite maison d’édition.

Marcus Malte a obtenu 7 voix contre 3 à Nathacha Appanah (« Tropique de la violence » (Gallimard)) pour ce roman qui nous invite à traverser le début du XXe siècle aux côtés d’un garçon sans nom. Le prix Femina du roman étranger a été attribué à Rabih Alameddine pour « Les vies de papier » (Les Escales) et le Femina de l’essai à Ghislaine Dunant pour « Charlotte Delbo, La vie retrouvée » (Grasset). « Ce livre est une grande épopée, une histoire magnifique qui ressuscite le mythe de l’enfant sauvage qui parvient à la civilisation », a déclaré Mona Ozouf, présidente du prix Femina. « C’est un grand roman d’apprentissage, une allégorie de l’ensauvagement des hommes par la guerre », a ajouté la présidente, en soulignant que la discussion entre membres du jury avait été « animée et courtoise ». « Le garçon » dont nous parle Marcus Malte, 49 ans, ne sera jamais nommé. « Même l’invisible et l’immatériel ont un nom, mais lui n’en a pas ».

Dès les premières lignes, on est saisi par la puissance et le souffle de l’écriture. On ne sortira pas indemne de la lecture ce roman fleuve de plus de 500 pages. Cette histoire qui s’étale de 1908 à 1938 tient à la fois de la fresque historique -on y parle beaucoup de la « boucherie » de 14-18- et du roman d’initiation. Marcus Malte, auteur d’une dizaine de romans et notamment de « Garden Of Love », aime surprendre. Avec son garçon, on s’embarque dans un voyage, d’un réalisme saisissant, au début du XXe siècle.

Résumé
Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin – d’instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d’un hameau perdu, Brabek l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l’amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, à la fois soeur, amante, mère.  » C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements.  » Puis la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation.

Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l’Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l’immense roman de l’épreuve du monde.