5, 6, 7, & 8 octobre 2016 à 19h 30 au T.A.C.
— Par Christain Antourel & Isa de Saint-Auret —
Quelque soit le regard que l’on porte sur le théâtre de Frédérico Garcia Lorca, que l’on aime ou apprécie moins ce théâtre rugueux, décapant critique, et ironique de la société espagnole, ici l’histoire ne peux être changée puisqu’elle reflète un fait divers qui se déroule en 1928 . S’inspirant de la vie traditionnelle des villages andalous elle retrace le drame tragique d’une passion impossible mais irrépressible dans la société fermée d’une petite bourgade, elle illustre les éléments essentiels de l’œuvre de Frédérico Garcia Lorca, notamment son attachement à la terre et au peuple andalou, ainsi que son attrait avec le fantastique issu de ses liens avecavec le surréalisme
Par ailleurs On ne peut lui nier cette magnifique écriture poétique qui transfigure les choses avec un naturel tellement évident. Le premier acte très tendu, lent, tout en tension et en non-dits, le deuxième acte sur les noces est comme une immense chanson mais avec des courants malsains que l’on devine. .Dans le troisième les vérités sont enfin dites clairement l’écriture devient plus riche, des entités symboliques s’animent. Le dernier acte nous emmène dans un univers fantastique tout empreint de lumière et personnages oniriques où l’étrangeté de l’ensemble est délibérément entre, rêve et réalité, deux instances complémentaires .Dans la campagne espagnole, un jeune homme s’apprête à se marier et donc à quitter sa mère, à quitter la maison familiale, et à laisser sa mère inconsolable, elle qui a déjà perdu son mari et son fils aîné morts assassinés. Une jeune fille contrainte d’épouser un homme qu’elle n’aime pas, fuit avec son amant. Le marié se lance a leur poursuite et les deux hommes s’entre-tuent. C’est l’Espagne traditionnelle d’alors l’Espagne aride, torride, intrépide. L’Espagne paysanne, reculée et profonde Quand le poids de la tradition pèse sur les épaules de chacun. L’Espagne de l’entre-deux guerres, l’entre-deux dictatures sur fond de guerre civile. Dès les premières scènes la violence est évoquée à travers les couteaux qui servent à la fois à travailler la terre, la vigne et à tuer. L’attachement à la terre qu’il faut fertiliser est primordial. « Noces de sang un texte de Lorca qui parle de liberté, écrit par un auteur lui-même fauché par l’obscurantisme » Lorca saisit ses personnages dans ce monde de paysans ou les traditions font office de lois, la haine à la dent dure, la douleur et le deuil s’inscrivent dans les plis de la terre et William Mesguich en extrait la quintessence et le foisonnement en un ballet d’ombres et de lumières.
Pratique :
Au Théâtre Aimé Césaire
D’après l’œuvre de Frederico Garcia Lorca
Le mercredi 5, jeudi 6, vendredi7
Et samedi 8 à 19h30.
Mise en scène :
William Mesguisch
Traduction et adaptation :
Charlotte Escamez
Son : Franck Berthoux
Lumière et et vidéo :
Mathieu Courtailler
Régie : Laurent Dondon
Christian Antourel
& Ysa de-Saint-Auret