— par Marie-France Sissoko —
Bibliothécaire de mon état, en vacances dans mon île natale, je décide d’inscrire ma sœur à la bibliothèque Schœlcher.
Ce splendide bâtiment emblématique de la ville de Fort-de-France, cité dans tous les guides touristiques me réserve une immense déception.
Après avoir admiré la partie ancienne, je pénètre dans « la verrue » plus récente de la bibliothèque. Quel désappointement !
Il semblerait que la politique d’acquisition des collections soit réduite à sa plus simple expression : peu d’ouvrages récents, aucune mise en valeur des collections. Des vitrines désuètes dans lesquelles sont présentés des livres écornés, abimés.
Dans le jargon bibliothéconomique on parle de « désherbage ». Il s’agit de passer en revue les étagères afin d’en éliminer les documents obsolètes, dépassés, abimés…. Certains que j’ai aperçus mériteraient de finir directement au « pilon » autrement dit d’être détruits !!
Aucun de ces endroits conviviaux, attractifs, confortables, colorés, apanage des bibliothèques actuelles !!
Aujourd’hui les sociologues considèrent les bibliothèques comme « troisième lieu » c’est à dire un espace de socialisation, de rencontres, en d’autres termes, l’Agora moderne.
On en est bien loin à la Bibliothèque Schœlcher !
Dans le pays qui a vu naître tant de grands écrivains, dans la patrie d’Aimé Césaire comment un lieu vecteur de lecture publique peut il être ainsi abandonné ?
Messieurs les élus, réagissez !
Si vous voulez que la Bibliothèque Schœlcher soit à la hauteur de sa réputation il est urgent d’envisager une restructuration complète, afin que ce lieu devienne un centre de vie, de lecture, de travail, de convivialité et de plaisir !!
Marie-France Sissoko