Michael Cimino, un des plus grands réalisateurs américains, est mort
Le scénariste et réalisateur américain Michael Cimino, qui a marqué le cinéma par son film Voyage au bout de l’enfer sur la guerre du Vietnam, lauréat de cinq Oscars en 1979, est décédé à l’âge de 77 ans.
« Notre travail ensemble est quelque chose dont je me souviendrais toujours. Il va beaucoup manquer » a déclaré l’acteur américain Robert De Niro, qui a partagé avec Christopher Walken, une des scènes cultes du film Voyage au bout de l’enfer où les personnages, prisonniers des Nord-Vietnamiens, jouent à la roulette russe. The Deer Hunter (Voyage au bout de l’enfer, 1978) une épopée de trois heures qui évoque la guerre du Vietnam à travers la vie de trois amis, a été lauréat de cinq Oscars en 1979 dont celui du meilleur film, et de meilleur réalisateur pour Cimino.
Né à New York le 3 février 1939 (date communément retenue faute de date officielle) d’un père éditeur de musique et d’une mère styliste, il obtient une licence puis un master en peinture, respectivement à l’université de Yale (1961) et à celle de New Haven (1963), avant de réaliser des spots publicitaires pour la télévision. En 1971, il s’installe à Los Angeles et se lance dans l’écriture de scénarios comme Silent Running, récit de science-fiction écologique, L’Inspecteur Harry, Magnum Force, avant de réaliser Thunderbolt and Lightfoot (Le Canardeur) en 1974, avec notamment Jeff Bridges et Clint Eastwood qui produit le film. A contrario, La porte du paradis (Heaven’s Gate, 1980) ne reste à l’affiche qu’une semaine. Egratignant le mythe fondateur du melting pot, cette saga est un fiasco critique et financier, fatal pour United Artists qui avait grandement investi pour ses 3H40 de projection. Même raccourci d’une heure, il reste un échec jusqu’à ce qu’en août 2012, Cimino en dévoile une version intégrale remastérisée qui trouve enfin son public. Le directeur de la Mostra de Venise, Alberto Barber, qualifie même de « chef-d’oeuvre absolu » cette évocation du combat sanglant de riches éleveurs du Wyoming contre des immigrés d’Europe centrale, avec l’accord tacite des autorités fédérales. (lire la critique d’Emile Breton)… Lire la Suite & Plus => L’Humanité.fr