Le 10 mai est la « journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition » depuis 2006.
Sur proposition de Maryse Condé, présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage, le président de la République Jacques Chirac fixe cette date au 10 mai, jour de l’adoption en 2001 de la loi Taubira.
Ainsi que l’indiquait le Président de la République dans son allocution du 30 janvier 2006, le 10 mai « honore le souvenir des esclaves et commémore l’abolition de l’esclavage ».
La France est le premier Etat et demeure le seul qui à ce jour ait déclaré la traite négrière et l’esclavage « crime contre l’humanité », elle est également le seul Etat à avoir décrété une journée nationale de commémoration. Le 10 mai évoque la déclaration de Delgrès en 1802 et marque aussi le jour de l’adoption à l’unanimité par le Sénat, en deuxième et dernière lecture de la loi de 2001 reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité.
Des informations sur l’origine et les objectifs de cette journée, sur les manifestations tenues et les discours prononcés en métropole, outre-mer et à l’étranger le 10 mai depuis 2006, ainsi que le programme pour 2008, des ressources, notamment visuelles, sur les expositions et les affiches relatives à l’esclavage, sur les statues, plaques et stèles qui rendent hommage aux victimes et aux résistants et autres figures historiques de cette tragédie et du combat pour son abolition.
Outre la journée nationale du 10 mai, le calendrier officiel des commémorations de la traite, de l’esclavage et de leur abolition comporte :
D’autres dates
Toutefois, cette mémoire est aussi célébrée à d’autres dates dans certains départements : le 27 avril à Mayotte, le 22 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe, le 10 juin en Guyane et le 20 décembre (fête de la liberté) à La Réunion en vertu des décrets d’application de la loi du 30 juin 1983 et instituant une telle journée, fériée, outre-mer. Le décret no 2012-553 du 23 avril 2012 modifiant le décret no 83-1003 du 23 novembre 1983, publié au Journal officiel le 25 avril 2012, ajoute les dates du 27 mai à Saint-Martin et du 9 octobre à Saint-Barthelémy .
Dans une circulaire du 2 mai 2008 relative à la traite négrière, l’esclavage et l’abolition, le Premier ministre François Fillon officialise également la date du 23 mai comme la journée du souvenir des victimes de l’esclavage colonial, alors organisée depuis dix ans ce jour-là par des associations ultramarines en mémoire de l’abolition de l’esclavage le 23 mai 1848 et de la marche silencieuse du 23 mai 1998 qui a contribué à la mobilisation en faveur de la loi Taubira8.
La loi sur l’égalité réelle outre-mer de février 2017 instaure officiellement depuis 2017 le 23 mai comme « journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial ». L’historienne Myriam Cottias, qui a présidé, de 2013 à 2016, le Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, déplore cette seconde date, estimant que cette double commémoration officielle porte en elle des mémoires « racialisées », avec un 10 mai pour les Blancs abolitionnistes et un 23 mai pour les Noirs victimes : « Avec le 23 mai, on installe du particularisme, tandis qu’avec le 10 mai on montre vraiment que toute la nation française est capable de se réunir autour de la mémoire de l’esclavage, qui comprend celle des abolitionnistes et des esclaves ».
L’ONU fixe elle la « Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage » au 2 décembre, alors que l’UNESCO retient le 23 août en souvenir de la nuit du 22 au 23 août 1791 où éclata à Saint-Domingue une révolte d’esclaves, prélude à l’indépendance du pays5. Le 17 décembre 2007, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé par sa résolution 62/122 qu’à partir de 2008, le 25 mars serait chaque année la Journée internationale de célébration du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves.
Annonce d’un musée
En 2016, le président de la République François Hollande annonce avoir décidé la création d’une « institution qui lui manque encore, une Fondation pour la mémoire des traites, de l’esclavage et de leurs abolitions ». Cette « source de promotion des valeurs de liberté, d’égalité, de tolérance », cette fondation doit diffuser « la connaissance de l’esclavage, de la traite, mais aussi tout le combat des abolitionnistes » et rassembler « toutes les mémoires et tous les Français ». Cette fondation doit réfléchir avec la mairie de Paris à l’édification d’un « mémorial aux esclaves et d’un lieu muséographique ». Une mission de préfiguration présidée par économiste franco-béninois Lionel Zinsou présidera la mission de préfiguration de cette fondation.
Source : Wikipedia