Les frais d’itinérance, ou “roaming”, facturés aux utilisateurs de téléphones mobiles quand ils voyagent dans l’Union européenne seront interdits à partir du 15 juin 2017. C’est le résultat d’une loi qui avait été adoptée le 27 octobre dernier par le Parlement européen.
En attendant leur interdiction totale, il est déjà prévu que ces frais ne pourront pas dépasser certains montants à partir du 30 avril 2016 (5 centimes d’euros par minute pour les appels vocaux, 2 centimes pour les SMS, 5 centimes par mégaoctet pour l’usage de l’internet mobile).
Dans un communiqué , le député guadeloupéen Victorin Lurel a dénoncé le dépôt au Sénat de trois amendements par le sénateur des Hauts-de-Seine, Hervé Marseille visant la suppression de fin des surcoûts d’itinérance sur les communications téléphoniques dans les outre-mer et qui doit entrer en vigueur dans les prochaines semaines.
« Depuis le vote de cette mesure, nous assistons à une véritable levée de bouclier de la part du lobby des opérateurs téléphoniques entendant poursuivre leur politique d’asphyxie, par les prix, des consommateurs de nos territoires. Gouvernement et élus avons notamment été victimes d’un chantage indécent : si la mesure restait en l’état, les opérateurs menaçaient de tout faire pour empêcher le déploiement de la 4G outre-mer !
Le lobby des télécoms, avec l’appui de l’Arcep, revient aujourd’hui à la charge à l’occasion de l’examen du projet de loi pour une République numérique qui viendra en discussion la semaine prochaine au Sénat.
Le Sénateur UDI des Hauts-de-Seine, Hervé Marseille, a en effet déposé trois amendements pour supprimer les dispositions votées souverainement. La droite, par la voix de l’un de ses représentants, démontre une nouvelle fois son vrai visage et toute la considération qu’elle peut avoir à l’égard des outre-mer.
Cette initiative intervient alors même qu’une étude récente de l’INSEE indique que les prix de la téléphonie « sont plus chers de 60 % environ aux Antilles et en Guyane et de 20 % à La Réunion ». Difficile de ne pas y voir une forme de « profitation » indécente.
Les méthodes datées des opérateurs de téléphonie mobile laissent hélas penser que nombre d’entreprises oligopolistiques considèrent encore les outre-mer comme des économies de comptoir !
La condamnation à une amende de 15 millions d’euros prononcée aujourd’hui par l’Autorité de la concurrence à l’encontre de SFR pour des manquements concurrentiels graves est en outre un élément d’éclairage sur la réalité des pratiques des opérateurs.
L’égalité réelle dans le domaine de la téléphonie ne peut plus attendre. J’en appelle donc à la fermeté du Gouvernement et à la mobilisation de l’ensemble des Sénateurs ultramarins pour faire barrage aux lobbies au bénéfice du pouvoir d’achat et du consommateur ultramarin. »