— Par Lucien Cidalise Montaise —
« J’habite dans un champ d’hypocrisie et de vanité… » Martiniquais, es-tu sourd, muet ou aveugle ? ou tout simplement pusillanime ? La complexité des problèmes qui se posent dans notre pays, comme les « complots », les ententes contre nature, réalisés dans les arrière cuisine génèrent au sein d’organisations politiques, bien que frêles dans leur conviction, un comportement dont la finalité se confond avec la calomnie, grande pourvoyeuse de mensonges. Elle autorise ceux qui ambitionnent de penser pour nous, de se manifester en piétinant brutalement les grands principes de l’objectivité et du respect en politique. Aujourd’hui l’apparence se veut reine. L’imagination au pouvoir accolée à la démagogie livre son combat ébréché par l’aigreur et la vengeance. Tout cela fait d’excellents politiciens. Le pouvoir annule les vrais et seuls problèmes. Ceux qui se définissent clairement à l’attention du peuple martiniquais, telle la Responsabilité sui generis totale de nos dirigeants. Sans arrière pensée !!!
L’hystérie hostile et insupportable qui domine les débats politiques si inconsistants par ailleurs, ne permet pas la réflexion. Un tribun respecté, même de ses contradicteurs, règne seul en utilisant le « JE » historiquement autoritaire et paternaliste, avec véhémence et menaces camouflées. Le Populisme voit ainsi sa réputation s’affirmer. Sa raison d’être s’imposer et adieu à cette chère démocratie. Il ne manque que le menton mussolinien et des caporaux aveuglés qui attendent obéissants, l’ordre d’applaudir, signifiant ainsi leur allégeance.
Le siège de la CTM a en effet été il y a quelques jours le réceptacle de la plus étrange séance de travail où la peur et la colère dominaient. Aux vainqueurs, s’ajoutait la compagnie des alliés obligés et fermement disciplinés. Aucune figure autre que celle du chef. Un seul regard, une seule écoute, un seul assentiment. Oui Bwana ! L’atmosphère est anémiée, malgré des défoulements suivis de cris et de railleries, irrespectueux pour la démocratie en laquelle tant de citoyens croient encore. Pendant ce temps, le piège de- l’intérêt-supérieur-du-pays- annoné-par-le-capital-prend-corps et comble d’aise les nouveaux vainqueurs. Mais posons-nous la question ? Si nos anciens étaient là aujourd’hui que feraient-ils ?
Ceux dont les noms s’inscrivent en lettres rouges dans le mouvement tumultueux de notre belle histoire. Je les cite en m’efforçant de n’en oublier aucun. Ils le méritent. Césaire, Gratiant, Manville, Aliker, Bissol, Lamon ,Ménil, Darsières, Fitte-Duval, Duféal, Barclay, Zobda, Guitteaud, Constant… Ils sont là. Présents. Vaillants. Généreux… acceptant les divisions mortelles de la Gauche, mais se battant pour l’Union à tous les instants. Affirmant avec conviction leur vision de l’avenir de leur pays : la Martinique. Tous, ils affichaient une certitude patriotique et lançaient à l’adresse de ceux qui s’approprient la fibre patriotique Nationale, « Le séjour dans l’eau ne transforme jamais un tronc d’arbre en crocodile ! ».
La confusion permanente générée par la situation actuelle est due à l’acceptation de la trahison idéologique. Même la recherche d’autres visions ne nous rassurerait pas. Cette gauche s’est droitisée dans le fond. Elle tourne en rond, prisonnière d’un alizé somnolent et complice, victime d’une droite, puissante force conservatrice qui ne dort jamais tant que ses intérêts sont menacés. Cette droite, elle aussi, s’est gauchisée dans la forme. Un langage autiste. Seule prière ! Que Chalvet ne se reproduise plus…Les consciences se sont donc anesthésiées. Mais cette polarité est factice. Apparente, elle demeure, en laissant derrière elle une lecture opaque du débat citoyen. Cette gauche indépendantiste si critique dans ses écrits et généreuse dans ses actions, a troqué par un lissage de mots qui angoisse son programme par un autre, concocté en urgence avec le nouvel ami Toxique.
Hélas ! Ces inégalités objets de luttes meurtrières se sont forgées et amplifiées entrainant avec elles l’émoussement du respect du travail et de la morale dans les rapports Travail-Capital. D’où la « jonction des batailles idéologiques » provoquant fatalement l’effacement des grands principes par l’exigence des réalités (sic !) dites prioritaires, idéologiquement défendues par le Capital.
Nous, prétendons avec nos Anciens que nos rêves resteront toujours conscientisés et accessibles, bien que très limités, car cernés de fils barbelés. Nelson Mandela nous le rappelle toujours « Nous ne sommes pas encore libres. Nous avons seulement atteint la liberté d’être libres … ».
Diamant,
Lucien Cidalise Montaise
( Avril 2016)