Tropiques-Atrium le 22 janvier 20h.
Criss et Cross, deux frères, rescapés d’une guerre, retournent sur les lieux qu’ils avaient dû fuir, en quête de souvenirs et des traces de l’avant. Ils reviennent aussi chercher une paire de chaussures. Pas n’importe quelle chaussure à la petite semelle, non, la reine des chaussures. Celle que l’on exhibe fièrement les soirs de fête, les soirs de frime : la Weston !
A cette quête de l’objet précieux abandonné répond celle, plus absolue, de la mémoire : celle d’une famille qui a vécu l’indicible, celle d’une ville meurtrie, celle d’un pays ravagé par la folie des hommes.
Au pays de la SAPE ( Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes) où le paraître est roi, Julien Mabiala Bissila joue du symbole et aborde l’Histoire par le petit côté de la talonnette, par le dérisoire, comme pour mieux exorciser les douleurs, conjurer le sort, vaincre les terreurs.
Dans ce texte, le dramaturge congolais cultive le cocasse, taquine l’absurde et nous livre une pièce, tout à la fois grave et burlesque, qui contourne les clichés autant qu’elle surprend par son verbe. Du cousu congolais, avec jeux de mots mitraillés au rythme d’une écriture vertigineuse et jubilatoire.
Au nom du père et du fils et de J.M. Weston, une prière païenne et « dandy », un hymne à la vie avec la force de frappe des éclats… de rire.
Au nom du père et du fils et de J.M. Weston a été primé aux Journées de Lyon des auteurs de théâtre en 2011 et sélectionné par Radio France pour deux lectures publiques, une pour France Culture et une pour RFI, à l’occasion du festival d’Avignon 2013.
Ecouter :
« Au nom du père et du fils et de J.M. Weston » lu au Festival d’Avignon
La presse en parle
Danse des mots RFI | Yvan Amar
De la truculence et du burlesque
Le Canard enchaîné | Mathieu Perez
Sapeurs et sans reproches
Un texte à l’humour bagarreur sur la guerre, passant du jeu de mots léger à l’absurde avec une bonne dose d’humour noir et un solide sens de la formule.
Les Inrocks | Fabienne Arvers
La SAPE contre les Kalach
Ce qui est intact, c’est l’intarissable énergie de vivre, qu’elle prenne les couleurs flamboyantes de la SAPE lors de défilés impayables, ou qu’elle s’empare du langage pour mitrailler les horreurs de la guerre et réinsuffler du courage et de la résistance avec les armes de l’humour et de l’insolence.
La Terrasse | Catherine Robert
Un théâtre de la vie contre la mort
Point de poncifs lacrymaux et moralisateurs dans la prose alerte, drôle et poignante de Julien Mabiala Bissila, mais la vie telle qu’en elle-même, avec ses contradictions et sa pudeur. Les trois comédiens, magnifiques de justesse, tiennent l’équilibre entre la sincérité et la virevolte hautaine d’une souffrance drapée dans l’élégance de la tenue.
Mouvement | Annabelle Hanesse
Eh mec, elles sont où mes pompes ?
Omniprésente, la parole insuffle un rythme proche de la réanimation cardiaque. Tel un bouche-à-bouche, les comédiens se lancent et s’arrachent les répliques. On a l’impression d’assister en direct à l’éveil du texte.
Les trois coups | Anna Colléoc
Poésie de la résistance
Infiniment sensible et pétillante de vie, la pièce de Julien Mabiala Bissila résonne avec puissance dans la période que nous vivons. Au milieu des débris de la guerre et des conflits multiples, elle est une ode à la poésie et au théâtre, haut lieu du vivre-ensemble.
Webtheatre | Dominique Darzacq
… Au nom de la mémoire meurtrie
Il nous prend vite dans ses filets par la force d’une écriture fortement épicée, aussi truculente que rageuse. S’y ajoutent la souplesse et la dextérité de jeu des comédiens, chantres d’un geste où derrière l’évocation du chaos et de la douleur, se disent haut et fort l’espoir et la vie.
Fous de théâtre | Thomas Baudeau
Trois sapeurs congolais beaux et drôles dans la gravité…
Trio généreux, investi, sincère, surprenant, truculent. Acteurs aux caractères bien trempés, à la présence évidente. Humour noir, jeux de mots parfois cruels et dérision culottée habilement délivrés.
distribution
Texte et mise en scène Julien Mabiala Bissila
Avec Julien Mabiala Bissila, Marcel Mankita, Criss Niangouna
Scénographie Delphine Sainte-Marie
Costumes Marta Rossi
Lumière Xavier Lazarini
Musique et son Frédéric Peugeot
Conseil à la mise en scène Jean-François Auguste
Réalisation des costumes Sophie Manach