— Par Lucile Quillet —
Au moment d’emménager ensemble, on mise sur la raison et les sentiments. Puis viennent la stupeur et les tremblements. Parfois trop rapide, trop chaotique, la vie à deux est toujours un apprentissage. Mais des décennies de vie conjugale passées à la moulinette de l’analyse permettent de tirer bien des enseignements. L’Insee vient de publier de nouveaux chiffres sur le couple et la famille. Bilan : les couples se mettent toujours autant en ménage mais ils le font plus tard. Alors que 63% des femmes de 25 ans vivaient en couple en 1990, elles n’étaient plus que 52% en 2011. En 2013, 87% des 36-45 ans avaient déjà vécu en couple avant leurs 35 ans, soit autant que la génération précédente (les 56-65 ans).
En revanche, le risque de rupture lors des quatre premières années de cohabitation est beaucoup plus fort qu’avant : alors que 9% des 56-65 ans ont mis fin à leur première expérience de vie à deux au bout de cinq ans, le taux d’échec grimpe à 30% pour la génération des 26-35 ans.
Deux ans, la durée idéale avant d’emménager
Conclusion : pour durer, les couples doivent prendre leur temps et ne pas se presser. Avant d’emménager ensemble, on devrait patienter une durée idéale de deux ans. Pour chaque année passée ensemble sans vivre sous le même toit, le risque de rupture se réduit de 5%. Ainsi les amants qui ont repoussé le début de la cohabitation pour vivre en couple passés 30 ans divisent par 1,3 le risque de rupture comparé à ceux qui ont emmenagé ensemble entre 20 et 24 ans. Certains prennent même goût à la vie chacun chez soi, à l’image de ces couples, le plus souvent en union libre (83%) mais aussi mariés (15%) et pacsés (2%), qui décident de ne pas vivre sous le même toit, mais de s’aimer encore et toujours.
L’Insee ajoute que les couples qui ont scellé leur union, que ce soit par un contrat ou par une descendance, sont également plus solides. Le risque de rupture est divisé par 2,7 pour les personnes mariées ou pacsées, par 2 pour les parents d’un enfant de moins de cinq ans. Le fait d’avoir grandi avec ses deux parents vivant ensemble durant l’enfance semble également être un frein à la rupture, divisant le risque de 1,7…
Si ces données chiffrées éclairent les facteurs qui favorisent la cohabitation, elles ignorent un élèment central et bien plus filandreux de la vie en couple : l’amour.