— Par Fara C. —
Le rappeur sud-africain Tumi et le trio marseillais Chinese Man poursuivent leur fructueuse collaboration, le vingtième album d’Alpha Blondy, « Positive Energy » et la ballade suave, savoureuse country, funk fulminant de la chanteuse américaine, Lizz Wright.
Lizz Wright, suave
La chanteuse américaine présente Freedom & Surrender, son premier album chez Concord. Le joaillier Larry Klein, producteur du CD, a serti d’or et de pénombre cette voix aux harmonies profondes et à la sensualité retenue mais saisissante. Ballade suave, savoureuse country, funk fulminant… En tout contexte, la chanteuse puise avec justesse dans les émotions et, comme en Freedom, ne renonce jamais à ses rêves de justice..
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Lizz Wright, 30 octobre, New Morning, Paris ; CD Freedom & Surrender (Concord), http://lizzwright.net/
Alpha Blondy, positif
Neuf mois après son concert à la Fête de l’Humanité 2014, le héros du reggae africain sortait son vingtième album, Positive Energy. « Pour chanter l’optimisme que nous devons cultiver, afin de nourrir notre énergie et de lutter contre les fracas du monde », expliquait-il. Parmi les invités du CD, deux étoiles jamaïquaines : Ijahman Levi et, dans une ode à la liberté, Tarrus Riley.
On y entend aussi le reggaeman ivoirien Ismaël Isaac ou encore le timbre rocailleux de Jacob Desvarieux… Une idée cadeau aux accents pacifistes, pour les fêtes qui approchent.
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Alpha Blondy & The Solar System, en tournée du 30 octobre au 5 novembre. CD Positive Energy (Wagram), http://www.alphablondy.info/.
Tumi & Chinese Man, vertigineux
Avec l’albumThe Journey, le rappeur sud-africain Tumi et le trio marseillais Chinese Man poursuivent leur fructueuse collaboration. Ils affranchissent le hip-hop de son carcan commercial pour lui offrir l’ivresse des vastes plaines et le vertige de singulières chevauchées rythmiques. Une des clés de la liberté : les sources renouvelées du sample et le traitement de celui-ci. Séquences évocatrices à la manière de musiques de film qui déboutonnent notre imaginaire, fraîcheur des flûtes de Pan des Andes, arabesques orientales d’une voix féminine, insertions insolites d’extraits en français, trip-hop étripé, vidé, de ses stéréotypes, percussions écrasantes, barrissements de cuivres, puis minimalisme qui entête comme une plongée en apnée, avec des claps obsédants… Les invités jettent leur grain de piment dans le plat : Taiwan MC, Hugo Kant, le rappeur sud-africain Khuli Chana, l’électro puissante du Scratch Bandits Crew, la fanfare afro-funk Syndicat du groove… Les six morceaux sont complétés par leurs versions instrumentales respectives – là encore, une façon de nous emporter sur des pistes insoupçonnées. Et, pour couronner le tout, les textes de Tumi, entre humour irrévérencieux et révolte à fleur de vers. Ne pas manquer cet appel à la transe, qui investit le Trianon.
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Tumi & Chinese Man, du 4 au 7 novembre, au Trianon, Paris ; 11 décembre, Arles, Cargo de nuit. CD The Journey (Believe/Differ-ant), http://www.chinesemanrecords.com/.
Vendredi, 30 Octobre, 2015
L’Humanité