— Par Vincent Lenoir —
INTERVIEW – Le « parlement éphémère » sera l’une des attractions du festival de théâtre de rues qui s’ouvre mercredi à Aurillac (Cantal). Mêlant discours, chants, poésie et politique, l’objectif de la troupe du Théâtre de l’Unité est de rédiger plusieurs lois qu’ils soumettront ensuite aux politiques en vue de 2017. Hervée de Lafond, cofondatrice de la troupe, explique au JDD.fr les ambitions de son spectacle.
Quel est le principe de votre « parlement éphémère »?
L’objectif est de donner la parole aux gens. Quand je regarde le Parlement, je ne vois que des cadres blancs de 60 ans. On veut tout simplement donner le pouvoir au peuple, refaire émerger la démocratie. Les gens pourront en discuter et nous ratifierons des textes que nous enverrons ensuite aux candidats à l’élection présidentielle de 2017. Le public pourra lui-même écrire et proposer ses lois grâce aux petits cartons que nous distribuerons au début du spectacle.
En quoi le « parlement éphémère » est également une œuvre de théâtre qui a sa place au festival d’Aurillac?
Nous avons préparé plusieurs éléments de mise en scène comme des discours de Victor Hugo, de Jean Jaurès, d’Edgar Morin ou de « Pepe » Mujica, l’ex-président de l’Uruguay. On a également des poèmes d’Aragon, de Prévert et des musiques chantées par Didier Super en personne dans le « parlement ». Et, enfin, aussi celles qu’on appelle les deux « chochottes », deux filles (Léonor Stirman, Garance Guierre, ndlr) qui ont une musique un peu plus distinguée. Tout cela sera placé entre les débats de façon improvisée. Un peu comme un restaurant chinois, plein de petits éléments de toute sorte prévus à l’avance. A nous de les arranger pour que ça soit un vrai Parlement, qui discute de vraies lois, et un spectacle…