La nouvelle du décès de Simone nous a bouleversés car cette collègue particulièrement chaleureuse, disponible et dévouée comptait beaucoup d’amis dans le corps enseignant et le monde de l’éducation. Mais Simone n’était pas seulement un professeur dont la compétence et l’autorité naturelle en imposaient. Elle fut aussi une militante anticolonialiste de la première heure. Son sens de l’engagement se manifesta tant sur le plan politique et associatif que syndical. En effet , elle adhéra, très tôt au Syndicat National des Enseignements de second degré (SNES), le plus
représentatif des personnels du second degré ,qui affichait très clairement ses options anticolonialistes et dénonçait sans ambages, avec la gauche française et les organisations progressistes des DOM-TOM, la politique répressive et réactionnaire qui était imposée aux populations de ces « derniers territoires de l’Empire colonial français »,comme le SNES d’alors n’hésitait pas à les appeler.
Son engagement syndical commença d’abord dans la section SNES du Lycée de jeunes filles où elle exerça son métier de professeur de sciences physiques pendant toute sa carrière.
Elle fut particulièrement active aux côtés de ses camarades, lors des mobilisations de Mai 1968 pour plus de démocratie à l’école et dans la société. Elle eut aussi à prendre part, au nom du SNES, à des manifestations, tel le colloque organisé par la gauche Antillo-guyanaise sur l’émigration des Antilles et de la Guyane vers la France. C’était l’époque du BUMIDOM. Ce colloque s’était tenu pendant trois jours au Ciné-Théâtre (ancienne Mairie de Fort-de-France), sous la surveillance d’automitrailleuses qui sortaient régulièrement de la cour de la gendarmerie voisine. Dans le cadre de cet événement qui eut un écho important (Le Monde avait envoyé le journaliste Jean LACOUTURE), Simone avait proposé que le SNES organise un sondage auprès des élèves de première et de terminale des trois lycées qui existaient alors. Leurs réponses contribuèrent sans nul doute à la création du Centre Universitaire qui allait devenir l’Université des Antilles et de la Guyane.
Peu après la création de l’Académie des Antilles et de la Guyane, en 1974, le SNES se structura en section académique SNES Antilles-Guyane au sein de laquelle Simone exerça diverses responsabilités importantes. Tous ceux qui ont travaillé avec elle ont été frappés par sa conscience, sa loyauté, son amabilité , sa fermeté, et sa fidélité aux valeurs défendues par notre syndicat dans lequel elle continua à militer durant sa retraite.
Le SNES-Martinique présente à son époux Georges, à ses enfants, ses petits-enfants , et à toute la famille, ses sincères condoléances.
Le Bureau Académique du SNES Martinique