Domaine de Fonds Saint-Jacques La Purgerie jeudi 12 & vendredi 13 mars 2015
Colloque International interdisciplinaire :colonialisme, esclavagisme, exotisme dans la littérature et les arts (XVIIe-XXIe siècles)
présentation du projet
L’objectif de ce colloque scientifique, motivant un partenariat entre les Universités des Antilles (Faculté des lettres de Martinique), de Paris 8 et le domaine de FondsSaint-Jacques, consiste à mettre en débat les ambivalences structurelles des représentations de l’altérité dans la culture de langue française, et à mettre en évidence les contradictions idéologiques et ambivalences de l’hybridation de formes allant des pratiques artistiques au divertissement populaire, par intégration d’éléments issus des cultures de l’ailleurs à une forme de politique de la représentation de l’altérité.
L’analyse de spectacles, films, catalogues, livrets, entretiens, prospectus touristiques, est destinée à mettre en évidence les contradiction sidéologiques d’une curiosité pour l’autre et d’une réhabilitation de cultures de l’ailleurs qui peut conduire aujourd’hui à une forme d’instrumentalisation paradoxale de l’altérité.
il revêt plusieurs caractéristiques
– Perspective trans-séculaire : le colloque repose sur une mise en perspective largement diachronique, allant de la première modernité, à la fin du XVIIe siècle, qui à lafaveur des grandes explorations, voit émerger la littérature viatique et l’anthropologie, jusqu’à notre monde post-colonial contemporain.-
– Perspective interdisciplinaire : il sollicite des approches inspirées par de nombreuses disciplines, au premier rang desquelles l’histoire, l’interprétation littéraire, les arts du spectacle, mais également la sociologie, l’anthropologie, les sciences politiques ou encore les Cultural Studies, les Post-colonial Studies et les SubalternStudies.
-Perspective transmédiatique : il s’interroge sur des productions culturelles aussi diverses que la littérature (récit de voyage, dialogue philosophique, théâtre), le spectacle vivant, la peinture, la sculpture, l’architecture, la décoration d’intérieur, le cinéma ou encore la muséographie, sans oublier les installations et dispositifs patrimoniaux à vocation commémorative.
Il a pour ambition d’interroger aussi bien la production culturelle et discursive à différentes époques que la politique de la mémoire dans différentes configurations historiques, au double front des dispositifs d’accréditation des formes de la domination et des paroles de résistance, voire d’émancipation des minorités subalternes.
Il est susceptible de s’interroger sur des manifestations allant des « spectacles exotiques », depuis les « zoos humains » des expositions coloniales du début du XXe siècle et les spectacles exotiques de la première moitié du XXe siècle (Chocolat, Joséphine Backer, minestrels shows) jusqu’à leur remise en question dans différents spectacles et films à vocation à la fois artistique et politique au début du XXIe siècle en France, à partir d’un certain nombre de travaux à caractère historiographique, de spectacles passés et actuels (Chocolat clown nègre de Marcel Bozonnet en 2012, en tournée aux Antilles en mars 2013 ; Exhibit B de Brett Bailey ; Tout va bien en Amérique de Lescot, en 2013), de films (Vénus noire de Kechiche en 2011), d’expositions (Exhibition. L’invention du sauvage, Musée du quai Branly, 2011-2012) et d’initiatives commémoratives (Cité Musée de l’immigration inaugurée en 2007 dans l’ancien Musée des colonies, Monument aux victimes de l’esclavage de la ville de Nantes, inauguré en 2012). Une attention particulière sera accordée à la question du spectaculaire qui connaît un regain d’activité depuis les travaux de Sylvie Chalaye jusqu’à ceux de Gérard Noiriel, en passant par l’équipe réunie autour de Pascal Blanchard.
Une place privilégiée pourra également être accordée aux études glissantiennes et aux modes de relation à l’autre générés par l’ « antillanité ». Dans quelle mesure la littérature et les arts du spectacle, dans les Amériques notamment, cherchent-ils à accueillir la « totalitémonde » et surtout le « droit à l’opacité », fondamental, selon Glissant, pour ne pas « réduire l’autre au modèle de ma propre transparence » ?
Quelles sont les formes que revêt aujourd’hui « l’imaginaire de la totalité-monde » dans les représentations des minorités par ellesmêmes ?
Ce colloque est voué à porter à nouvel examen certains présupposés parfaitement nécessaires et légitimes des mises en perspective postcoloniales actuelles, en mettant en évidence leur contribution active à la dénonciation d’un regard de type « raciste » sur les constructions culturelles complexes de l’altérité. Il cherche en outre à mettre en évidence dans quelle mesure la prise en compte de la question de l’exhibition à caractère ethnique véhiculée par les représentations de l’altérité permet de prendre la mesure de la dimension essentiellement ambivalente de cette fascination-répulsion exercée par le spectacle de l’altérité depuis un siècle et jusqu’à aujourd’hui, y compris dans des propositions artistiques qui ont à coeur de la dénoncer.
Il a pour ambition, à travers le concours de chercheurs issus de différents horizons et la confrontation entre leurs objets, méthodes et approches, d’interroger différents régimes de représentation de l’altérité et de mettre en évidence la contribution d’une analyse de la production artistique et culturelle aux avancées des Postcolonial Studies, des Cultural Studies et des Subaltern Studies.
Les responsables scientifiques Karine Bénac et Martial Poirson ont lancé en 2014 un programme de recherche sur la rémanence des stéréotypes raciaux dans l’art contemporain.
> Le premier volet de ce programme a débuté le jeudi 27 novembre par une journée d’études qui s’est tenue à la Faculté des Lettres de Schoelcher, intitulée « Les stéréotypes raciaux dans les imaginaires européens et américains, XVIIe – XXIe siècles : constructions, dépassements, rémanences. »
JEUDI 12 MARS
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VENDREDI 13 MARS
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9h15:
Allocution de bienvenue de la directrice du Fonds Saint-Jacques. 9h30 : Introduction problématiqueKarine Bénac-Giroux (Université des Antilles, CRILLASH), Martial Poirson (Université Paris 8, E.A. Scènes du monde, création, savoirs critiques, UMR LIRE-CNRS)10h00-12h00: Session 1 : Exploitation coloniale et esclavagePrésident de séance: Alexandre Alaric (Université des Antilles, CRILLASH) Michaël Harrigan (University of Bath, UK), « Le corps de 12h00 : **********
14h00-17h:
Session 2 : Exposition de l’altérité et dispositifs spectaculairesPrésidente de séance: Myriam Moïse (Université des Antilles, CRILLASH).Martial Poirson (Université Paris 8, E.A. Scènes du monde, UMR LIRE-CNRS),« Le reenactment des spectacles exotiques: redondance ou dispositif critique ? »Mathilde Dos Santos Ferreira (Université des Antilles, CRILLASH), » Identités Thomas Cepitelli
20h:Work in progress avec Christiane (Entrée gratuite) |
9h-11h : Président de séance : Martial Poirson Catherine Gallouët (Hobart and William Smith
Daniela Ricci
Guillaume Robillard « Le cinéma
11h30 : Danse/théâtre. Spectacle interprété par les
12h00 :
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14h-17h00 : Président de Myriam Moïse (Université des Antilles, CRILLASH),
Marjory Adenet-Louvet « Aux frontières de
Fabienne Viala, (Warwick
Bruce Jean-Baptiste, « Que signifie le
Michel Béroard (Université des Antilles, « La culture
17h : Synthèse-conclusive : Karine Bénac et Martial
20h: avec la comédienne (Entrée payante)
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