Au T.A.C. jeudi22, vendredi 23, samedi 24 janvier à 19h30
— Par Christian Antourel —
…« Sur le thème des micro-héroïsmes de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale ce spectacle crée une tension dramatique très soutenue Tous ces petits gestes et gens sans noms qui ont réagi et ont lutté contre l’oppression nazie sans y avoir été préparés, comme un geste qui émerge pour ne pas se laisser engluer par l’humiliation et la peur »…
Dans le contexte de la grande guerre, Isabelle Starkier met en scène des personnages qui ont tous dit non à leur façon à l’oppression, à l’injustice et à la cruauté à un moment ou à un autre. Cette pièce nous redit ces hommes et ces femmes, semblables à nous qui ont fait preuve de force et de courage dans des situations diverses, par leurs paroles ou de petits actes « anodins.» Mais qui prennent toute leur importance, quand on sait qu’ils mettaient leur vie en danger car « Résister, ce n’est pas toujours saboter des ponts» C’est un spectacle qui nous interpelle sans moralisme outrancier sur ce qu’il y a de meilleurs en nous, quand la mise en scène nous fait revivre l’engagement des Résistants et des justes sous l’occupation. Il émergeait ainsi une philosophie un nationalisme qui traduit son inaccessibilité par une espérance folle et démesurée dans laquelle l’homme projette un idéal d’autant plus difficile qu’il voile le potentiel mortel de la chose.
Quand trop, c’est trop !
Le patriotisme transforme les êtres, il métamorphose un couard en chevalier, il fait triompher les vertus sur les passions, la beauté sur la vilenie, l’humilité sur l’orgueil. »Comment dire non ? Comment refuser ? L’acte le plus facile et le plus dur à la fois, que tout le monde peut faire et que peu accomplissent. Et nous, qu’aurions nous fait dans cette situation, quand trop, c’est trop? François Bourcier incarne une vingtaine de personnages authentiques témoins, issus de la Résistance populaire, vivants, drôles, saisissants, attendrissants qui glissent et s’échappent de sa personne ; des secondes peaux quasi magiques servies par une grande dextérité ainsi qu’une maitrise exceptionnelle du geste théâtral.
Notre avis.
Une dramaturgie qui ne manque pas d’être distractive. Elle exalte des parfums insoupçonnés, les ivresses rares d’une mort suspendue. Elle pousse la volonté au paroxysme de l’impossible. Elle chante simplement une perte qui n’en finit plus de mourir .L’amour de la patrie, la trahison, et l’audace s’inscrivent dans la même constellation métonymique et se conjuguent pour élever la résistance à la dimension d’éternité
Pratique :
Au Théâtre Aimé Césaire
Les jeudi22, vendredi 23, samedi 24 janvier 2015-01-07 A 19h30
Prix des places : 20 et 15 euros.
Texte : Alain Guyard
Mise en scène et scènographie : Isabelle Starkier
Idée originale/interprétation : François Bourcier
Avec les voix de :Evlyne Buyle, Daniel Mesguich
Yves Lecoq, Stéphane Freiss…
Information//réservation : 05 96 59 42 39
Portable : 06 96 22 07 27.
Christian Antourel.
Texte paru dans France-Antilles Le Magazine