par Max Dorléans, Groupe Révolution socialiste (GRS)
Avec la reprise ces mois passés des travaux concernant l’aménagement du TSCP (Transport en commun en site propre), on entend de nouveau un discours sur l’amélioration du cadre de vie de la population que va constituer le fameux TCSP. En effet, par le biais de Thierry Fondelot, l’actuelle Région reprend à son compte, le même laïus que celui tenu par la précédente Région initiatrice de ce projet, pour le légitimer. Il est vrai, que sur cette question, aucun désaccord de fond n’existait entre les différentes composantes politiques de la Région d’hier (MIM/CNCP, PPM, Batir, RDM, Modemas…).
Et pourtant, contrairement aux affirmations des uns et des autres, le TCSP en tant que tel n’apportera pas le mieux-être indiqué à la population. Pour la simple raison qu’il va coexister avec le véhicule individuel, comme mode dominant de déplacement. En réalité, tant que sous couvert de liberté de choix, on ne fera pas un sort au diktat du véhicule individuel avec une offre alternative de transport qui, globalement, supplantera l’illusion de la liberté que crée la voiture, l’ensemble des problèmes générés par celle-ci subsisteront.
Ce qui signifie qu’à défaut d’un système de transport organisé sur la base d’un service public répondant aux besoins réels de la population, fonctionnant selon ses intérêts et non pas au profit de ceux des différents lobbies (ayant pour centre de gravité le véhicule individuel), ce sera encore et toujours la galère avec les embouteillages et les nuisances de toutes natures, ceux d’ordre écologique et environnemental entre autres.
Car tout est affaire, dans ce domaine comme dans les autres, d’intérêts.
Quels intérêts priorise-t-on ?
Ceux des puissants (pétroliers avec la Sara, les concessionnaires auto, de pneumatiques, de pièces détachées, les assurances…) ou ceux de la population qui entend pouvoir se déplacer à toute heure, dans des conditions de confort, de sécurité et de prix qui satisfassent ses intérêts.
Ceux des puissants qui n’ont cure des problèmes environnementaux comme on le voit avec la dernière conférence de Doha ( gaz à effet de serre…) ou ceux de la population intéressée à se déplacer dans des conditions qui n’altèrent pas davantage son environnement, qui ne nuisent pas à sa santé ( accidents, stress, fatigue…), et qui ne torpillent pas, comme aujourd’hui, son budget et ses ressources.
Ceux des puissants que l’Etat aide régulièrement avec l’argent public sous des formes diverses ( prime à la casse…) ou ceux de la population dont les impôts doivent pouvoir être utilisés à autre chose que de payer les conséquences du choix « tout véhicule » .
ETERNEL DILEMME
Intérêts privés ou intérêts collectifs, voilà l’éternel dilemme auquel nous sommes confrontés. Et auquel aucun des partis ayant des élus n’apporte de réponses satisfaisantes, englués qu’ils sont dans des solutions qui n’enfreignent pas les intérêts classiques des capitalistes.
Ainsi, avec le TCSP, on ne fait qu’aménager l’existant, qu’offrir au tumulte dans lequel on évolue, une face moins immonde. Au bout du compte, c’est-à-dire à la livraison du TCSP, on risque à terme d’être doublement pénalisés. D’abord en raison du refus du choix du service public, on aménage un système dans lequel on continue de garantir pour l’essentiel, les intérêts des différents lobbies. Ensuite en raison de son coût et du gaspillage financier considérable qu’il fait supporter par la collectivité, pour un résultat somme toute médiocre, sinon ayant peu à voir avec le but apparemment recherché.
Max Dorléans, Groupe Révolution socialiste (GRS)