Raoult : des chiffres et des mots en politique
Le professeur Didier Raoult nous démontre que depuis 40 ans « aucune élection n’a réellement modifié les tendances de l’évolution française ».
La politique est faite de mots qui reflètent les idéologies et tentent de convaincre les peuples. Parmi les éléments-clés qui sont considérés comme majeurs du clivage gauche-droite se trouvent : la capacité gestionnaire, la redistribution, le temps de travail, l’immigration et la répression de la criminalité. Les chiffres, hélas, ne reflètent absolument pas ces différences. En pratique, une pente irréversible s’est créée il y a quarante ans sous le couple Giscard-Chirac qui a évolué sans à-coup majeur.
Courbes continues
Sur le plan gestionnaire, depuis 1981, tous les budgets ont été en déficit ; les prélèvements obligatoires ont augmenté continuellement pour passer de 37 à 57 % indépendamment des élus (contre 8 % au début du XXe siècle) ; le smic a augmenté à partir de 1968 d’une façon tout aussi continue ; et le chômage a dépassé un million en 1977, deux en 1982, trois en 1991, a un peu diminué durant la présidence de Chirac avec un ministre de gauche (Jospin) et un de droite (Raffarin), pour repartir sous Sarkozy à trois millions en 2012 et atteindre trois millions quatre cent milles actuellement.
Concernant le temps de travail, la France était l’un des pays où l’on travaillait le plus en 1970, le temps annuel de travail moyen a diminué de façon continue et sans rebond de 2 200 heures à 1 550 heures, sous la gauche comme la droite.
En revanche, malgré une criminalité tangible (meurtres) parmi les plus basses du monde et déconnectée du nombre de prisonniers, celui-ci a doublé de 30 000 en 1970 à 67 000 actuellement, avec la même pente sécuritaire sous la gauche et la droite. Actuellement, on condamne à la prison ferme des pickpockets, et des voleurs à la tire comme au XIXe siècle, sans qu’un Victor Hugo ne s’en offusque. Concernant l’immigration, celle-ci, après avoir culminé à 6,8 % de la population en 1930, était descendue à 5 % en 1950, pour augmenter de façon continue jusqu’à atteindre 7,5 % en 1980, puis, après un plateau ayant duré jusqu’à 2000, a progressé jusqu’à 8,1 %.
Discordance entre discours et chiffres
En pratique, sur quarante ans, aucune élection n’a réellement modifié les tendances lourdes de l’évolution de la France, malgré les discours…
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