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Les membres du collectif contre l’épandage aérien et des sympathisants réunis le jeudi 10 janvier 2013 ont décidé de créer une nouvelle structure : Le collectif vigilance citoyenne.
Si en effet, la lutte que nous avons menée contre l’épandage aérien de pesticides a connu un succès certain (car l’épandage aérien est interdit en Guadeloupe jusqu’à nouvel ordre), la vigilance est de mise car on ne sait s’il ne peut reprendre à l’avenir. Mais au-delà du problème de l’épandage aérien de pesticides, notre combat pour défendre l’environnement, la santé et plus largement pour le respect de la vie, n’est pas terminé.
En outre, ce que nous a dévoilé cette lutte c’est l’incapacité de l’Etat comme des politiques à dégager de façon claire ce qui relève de l’intérêt public ou du bien commun. La responsabilité de l’Etat a été démontrée quant à l’utilisation dramatique de la chlordécone dans le passé et, aujourd’hui encore, par les dérogations inadmissibles accordées pour l’épandage aérien. Tout aussi grave, des organisations étatiques comme la DAAF n’ont pas rempli leur rôle de protection des citoyens quant à l’environnement et à la santé. Concernant nos élus, les logiques politiciennes ont prévalu sur ces questions quand on s’attendait qu’ils prennent à ce sujet des positions plus claires et plus tranchées concernant l’épandage aérien dans le secteur bananier.
Le succès remporté par notre collectif contre l’épandage aérien nous montre donc qu’il est illusoire de n’attendre que de l’Etat et des politiques la résolution de tous les problèmes concernant l’intérêt public. La vitalité démocratique d’un peuple passe donc aussi par sa vigilance et sa capacité de mobilisation quand cela est nécessaire. Cette possibilité est une des conditions nécessaires (parmi d’autres bien sûr) permettant à une société comme la nôtre de dégager collectivement ce qui relève du bien public afin de se projeter positivement dans le futur.
Ainsi, le Collectif de vigilance citoyenne aura pour fonction d’être attentif à tout ce qui relève de la défense de l’intérêt général au-delà des seuls problèmes relatifs à l’environnement et à la santé. Ce faisant et aussi modeste soit-il, il en appelle à la vigilance de toutes et de tous et il espère porter sa contribution dans le renforcement de la conscience civique guadeloupéenne sans laquelle nulle conscience collective ouverte sur l’avenir n’est pensable.
Le Collectif se réunira, tout comme un sénat au sens créole du terme, tous les premiers jeudi du mois, à 19 heures, à la Casa del tango. Il s’agira à chaque fois de faire le point sur la situation actuelle quant à tous ces problèmes (ceux qui relèvent d’une éthique fondamentale bien entendu car il ne s’agit pas pour nous de prendre en compte tous les problèmes sociaux qui sont à la charge des partenaires sociaux) et il accueillera volontiers toutes les doléances à ce sujet. En ce sens et modestement il sera un lieu, parmi d’autres possibles, où la conscience collective tente de se réfléchir c’est-à-dire de revenir sur elle-même pour mieux s’analyser.
Le Collecltif vigilance citoyenne.
www.collectifvigilancecitoyenne.org