— Par Cubarte —
Le Musée National des Beaux-arts de La Havane (MNBA) accueille pour la première fois une sélection des œuvres de Salvador Dali. L’exposition « Memorias del Surrealismo » (Mémoires du Surréalisme) a été inaugurée dans l’Édifice d’Art Universel. Une performance à la charge du groupe Danza Retazos a aussi eu lieu.
Au cours des deux prochains mois seront aussi présentées trois autres expositions temporaires intitulées : « Les artistes afro nord-américains et l’abstraction », « Cundo Bermúdez : passion et lucidité » et « Des deux côtés de l´Atlantique ». Des concerts, des activités pour les enfants et le parcours et atelier « Les portraits et la mythologie » complètent le programme des deux mois.
« Si tu comprends ton tableau à l´avance, cela ne vaut pas la peine que tu le peignes »
Salvador Dali (1904-1989) n´a pas besoin d’une grande présentation, selon les dires du spécialiste Máximo Gómez Noda lors de la conférence de presse : « C’est l´icône du surréalisme au niveau international. Et bien que le monde connaisse le Dali peintre, le graveur – au moins pour le public cubain – n´est pas si bien connu. Maintenant nous allons présenter cinq décennies de son oeuvre graphique ».
Alors que nous commémorons le 25e anniversaire du décès du mythique artiste, le commissaire de « Souvenirs du Surréalisme », Alex Rosenberg, viendra à La Havane avec 95 pièces appartenant aux séries « Voyage fantastique » (lithographie / collection Joseph Nuzzolo), avec une œuvre datée de 1965 ; « Dali interprète Currier et Ives » (lithographie / collection Joseph Nuzzolo), de 1971 ; « Les douze tribus d´Israël » (eau-forte et colorée avec stencil / collection Carole et Alex Rosenberg) de 1973 ; « Souvenirs du Surréalisme » (lithographie / collection Carole et Alex Rosenberg), de 1971 ; « La Divine Comédie » (lithographie / collection Salvador Dali Research Center), de 1960, et « Les chants de Maldoror » (eau-forte / collection Walter Maibaum et Carol Conn), de 1934.
Le président du Salvador Dali Research Center a financé la collection « Souvenirs du Surréalisme » à la fin des années 60, qui donne le titre à l´expo. Selon les paroles de Rosenberg, « le dossier devait contenir douze gravures, mais j´ai calculé, même s’il s’agissait d’un tel maître, que deux étaient brillantes, huit médiocres et deux pauvres. J´ai donc commandé deux pièces de plus afin de remplacer les deux pires. Mais Dali a réalisé quatorze chefs-d’œuvre, me laissant deux précieuses gravures additionnelles. J’ai enlevé les deux moins liées aux douze autres et je les ai imprimées dans des éditions indépendantes. Les deux ont un grand succès […] ».
Les lignes de l´expert new-yorkais dans le catalogue expliquent les contretemps traversés par ledit ensemble jusqu’à son achèvement et il conclut en expliquant comment « un dossier de gravure très réussi, avec trois processus différents d’impression, est sorti du désastre. Personne ne savait les erreurs que nous avions commis et nous avons reçu des félicitations pour avoir été si habile en choisissant nos méthodes d´impression ».
« Les douze tribus d´Israël » – une autre série que le public pourra admirer – a été réalisée en un temps record par le créateur polyvalent, qui a dit : « Il m´a fallu 30 ans pour créer cette série. Il m’a fallu seulement cinq jours pour registrer mes connaissances ».
Sur l´Olympe
Présentation de « Cundo Bermúdez : passion et lucidité » vise que l’artiste de la deuxième génération de l´avant-garde artistique cubaine obtienne « une reconnaissance comme l´un des grands peintres cubains que le 20e siècle nous a légué », a souligné le commissaire Roberto Cobas Amate.
Même si l’édifice est actuellement fermé, le 8 août, dans la salle transitoire du 3e étage de l’Édifice d’Art Cubain, on assistera au « sauvetage historique » de l´un des plus notables représentants de L´école de La Havane, avec l´exposition des vingt-cinq pièces réalisées entre 1940 et 1964.
À l’occasion du centenaire de sa naissance, « Cundo mérite que la critique et le public reconnaissent la validité et la force de son art. Il doit être placé au même niveau que Mariano et Portocarrero. Il a participé à la légendaire exposition « Les peintres modernes cubains » du Musée d´Art Moderne de New York (MOMA) et les critiques new-yorkaise lui a été très favorable.
La majorité de ses œuvres véritablement importantes sont hors du pays, principalement aux États-Unis – comme El balcón et La barberie, par exemple -, et c´est la première fois qu´est organisée une exposition de Cundo Bermúdez dans l´institution. Ses œuvres n’ont jamais été réunies dans une des salles du Musée, ni avant – ni après – 1959 ; c’est pour cette raison que Cobas définit « Cundo Bermúdez : passion et lucidité » comme une occasion unique de le réinstaller dans l’Olympe où se trouvent les plus grands maîtres de la peinture cubaine.
Deux côtés et un océan
D’autre part, Ben Jones – promoteur new-yorkais et ami de la culture cubaine – prépare l’expo « Les artistes afro nord-américains et l’abstraction », qui sera présentée le 1er août dans la salle temporaire du 4e étage de l´Édifice d’Art Universel.
Cette exposition, comprenant 38 œuvres de 9 artistes contemporains, rend hommage à la mémoire de Jayne Cortez, « une intellectuelle nord-américain de grand prestige. Non seulement elle était peintre, mais aussi poétesse, écrivaine et musicienne. Elle avait une relation très spéciale avec Cuba. Elle a même fait partie une fois du jury du Prix de la Casa de las Américas », a expliqué Carlos Vicente Fernández, du MNBA.
« Il ne s’agit pas seulement d’une exposition commune. Les commissaires (Nanette Carter, Melvin Edwards et Ben Jones) se sont proposées de faire de cette exposition un événement culturel », a-t-il souligné. Ainsi, entre le 31 juillet et le 5 août, dans l’Hémicycle de l’Art Universel, le public pourra accéder à des conférences, des causeries et des tables rondes sur les racines africaines des deux cultures et leur présence dans les arts visuels.
Parallèlement, à partir du 31 juillet, le Centre Hispano-américain de la Culture – qui célèbre son 10e anniversaire – proposera « Des deux côtés de l´Atlantique », une exposition préparée par l´équipe du Musée des Beaux-arts avec des œuvres de sa collection. Picasso, Miró, Saura, Rivera, Pelaez ou Ponce, parmi d’autres illustres créateurs espagnols, mexicains et cubains des différents courants apparus au XXe siècle, dialogueront avec le public à travers vingt-cinq estampes et dessins sur papier.
Musique de fond
Les deux sièges de l’institution offriront également d’autres activités qui séduiront certainement les publics de différentes générations.
Le parcours et atelier « Les portraits et la mythologie », à la charge du Département des Services Éducatifs, aura lieu les mardis et vendredis du mois d´août, entre 10 et 12 heures dans la salle d’Art Égyptien jusqu’à celle des Portraits Romains de Fayoum. L´image des pharaons, des dieux, des empereurs et des représentations mythologiques serviront de source d´inspiration aux visiteurs qui pourront recrée leur appréciation d´une œuvre à partir de la technique du dessin.
Les concerts dans le théâtre de l’Édifice d’Art Cubain se caractériseront par la diversité des genres et auront comme invités Gerardo Alfonso, Iván Lejardi, Yasek Manzano et son groupe, le ténor Bernardo Lichilín, la Bande Provincial ; les groupes Mezcla, Aire de Concierto et D’Corazon, ainsi qu’un récital très attendu de Mayra Caridad Valdés.
Des activités conçues pour les enfants auront lieu les matins et, à l´occasion du 20e anniversaire du Centre de Promotion de l’Humour, le théâtre Art Cubain proposera une représentation spéciale de Kike Quiñones.
Autor: | Fuente: CUBARTE | 25 , Juillet 2014