— Par Michèle Levieux —
La plus grande révolution du 20e siècle concerne la condition des femmes. Avec des hauts et des bas. Avec Con la Pata quebrada (retourne à tes fourneaux), Diego Galán démontre a quel point le cinéma en est un des meilleurs témoins, tout comme Yo decido, un film collectif et militant.
Con la Pata quebrada (retourne à tes fourneaux) est une analyse des péripéties de l’image de la femme dans le cinéma espagnol, du parlant à nos jours, précédé de Yo decido – El tren de la Libertad, un film collectif contre la réforme infâme en cours de la loi sur l’avortement.
Une soixantaine de femmes du cinéma espagnol, parmi lesquelles Chus Gutiérrez, Gracia Querejeta, Mabel Lozano, Ana Diez ou Georgina Cisquella, ont filmé dans Yo decido, l’arrivée à Madrid, le 1er février dernier, du train de la contestation parti des Asturies et des manifestations à Barcelone, Valladolid, Séville, Valence. Iciar Bollain a tourné à Edimbourg, Laura del Sol à Paris…
Avec Yo decido, un collectif de femmes joue l’actualité alors que Diego Galán, critique et historien de cinéma – il a aussi été directeur du Festival international du film de Saint-Sébastien -, avec Con la Pata quebrada joue l’Histoire.
A l’aide d’un montage subtil, Diego Galán expose de suite son propos, avec un extrait (il y en aura 180 en tout) d’une comédie dans laquelle une sorte de Monsieur Loyal pose la question cruciale : « A quoi sert la femme ? », sa réponse est immédiate, nette et définitive : « A rien. » Ce à quoi un chœur de femmes autour d’un piano réplique en chantant, dans un autre film de la même époque, avec la même violence : « L’homme est un être abominable qu’il faut pendre ».
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Illustration/Sacha-Chantal-Herbaux/