Lettre aux 46 268 et plus


Poster-Tabou

Par Roland Sabra

Edito du 07-08/2011

A ce jour il y a 46 268 destinataires de la Lettre et plus car parmi eux de nombreuses listes de diffusion dont nous ne connaissons pas la taille. Une base de données qui fait bien des envieux et ce d’autant plus qu’il est hors de question de la commercialiser! Madinin’Art s’inscrit résolument dans une logique anti-utilitariste, ne repose que sur le bénévolat, et se félicite de faire mieux, en termes d’audience, de réflexion et d’analyse que certaines démarches motivées par la recherche du profit!

Mais on peut poser la question de l’utilité sociale de Madinin’Art. Peut-être que ça ne sert à rien si ce n’est à faire plaisir à la petite bande de copains qui y participent. A quoi servent les critiques culturelles ici en Martinique? Les spectacles sont à l’affiche si peu de temps que ceux qui les ont vus n’apprendront pas grand chose et ceux qui ne les ont pas vus n’auront pas la possibilité de choisir entre les voir ou ne pas les voir! Les grandes institutions culturelles de Martinique sont bien plus intéressées par le rôle d’annonceur, par le rôle de relais de leur service de communication, de la presse que par son rôle de critique, ce dans quoi elle se complait avec aisance. Pour qui en douterait il suffit de se reporter à l’inévitable fin des articles de présentation des spectacles et la sempiternelle recommandation ; « A voir absolument’, ou à « A ne manquer sous aucun prétexte » et autres platitudes systématiques du même genre. Platitudes dont nous ne sommes pas exempts mais dont nous espérons qu’elles n(ont pas ce caractère répétitif!

Les artistes? S’ils leur arrivent de solliciter la critique trop souvent ils n’attendent que des éloges et n’aiment que le parfum de l’encens. Il faudrait s’extasier sur les produits « bokail » pour la seule raison qu’ils sont bokail et s’interdire toute comparaison entre l’ici et l’ailleurs. Et ils sont si peu à s’intéresser au travail de leur confrères.

A quoi sert Madinin’Art?,La question mérite donc d’être posée encore et encore. D’autant plus que des difficultés existent. Les besoins en informatique sont réels. Des difficultés survenues avec notre FAI (Orange, pour ne pas le nommer) ne sont toujours pas surmontées, notamment en ce qui concerne la gestion des abonnements et des désabonnements. Une bonne volonté, sollicitée, s’était manifestée mais n’a pas donné suite. La gestion du site, qui ne relève pas de procédures automatisées est longue, lourde, totalement artisanale, en un mot chronophage et ce au détriment du temps consacré à l’écriture. D’hebdomadaire la publication de La Lettre est devenue décadaire, pour décoller de l’actualité immédiate, mais aussi pour souffler.

Lectrice, Lecteur, tu l’auras compris, Madinin’Art a besoin de toi, de tes talents, de ton sens du don et de la gratuité pour continuer. Prends ta plume pour écrire, saisis ton clavier pour programmer et fais vivre un espace de confrontations, de dialogues et d’échanges, si tu le crois utile et nécessaire, sinon qu’il crève, ce n’est pas bien grave. Le plaisir est protéiforme, il suffit d’y croire et d’inventer.

Bonnes vacances et en septembre… peut-être.

Madinin’Art