— Par Le Collectif Guadeloupe Université Avenir Défense —
Madame, monsieur les présidents
L’heure est capitale pour l’université. Pendant des mois, les échanges autour du départ de la Guyane et de l’avenir institutionnel de ce qui reste de l’UAG ont été occultés par une espèce de personnalisation du débat autour d’une part de l’avenir de l’actuelle gouvernance de l’université plutôt que de l’université elle-même et d’autre part, par un scandale politico-financier ayant sa source sur le pôle Martinique. Eu égard aux dysfonctionnements structurels, financiers et organisationnels de l’UAG et à l’iniquité récurrente dans la répartition des budgets, qui contribue à grever notablement, les financements voués à la pédagogie et aux travaux de recherche, le pôle Guadeloupe a très tôt demandé en Assemblée Générale le 20 novembre 2013, que soit mise en place une véritable autonomie des pôles, sans que ces demandes n’aient aucunement été prises en compte. Des universitaires, étudiants et membres du personnel, conscients de l’enjeu véritable pour la jeunesse guadeloupéenne, ont décidé de se regrouper au sein d’un collectif et de proposer des pistes d’évolution institutionnelle et un projet universitaire ancré dans la logique de développement territorial de la Guadeloupe; ceci afin d’avoir un établissement plus fonctionnel et adapté aux réalités de notre contexte socio-politique et économique. Pendant des mois, lors d’assises du Pôle Guadeloupe, de réunions d’organisations représentatives, de débats publics, de tribunes dans la presse, de rencontres avec des étudiants, d’émissions télévisées, d’échanges sur les réseaux sociaux une réflexion dense et diverse pour proposer des solutions concrètes d’avenir statutaire et institutionnel a eu lieu..
Le Président de la région Guadeloupe et député, Victorin Lurel, a initié ces derniers jours une initiative forte de réflexion autour de l’avenir statutaire de l’UAG aboutissant à une remarquable unanimité des élus de la région Guadeloupe autour d’une université des Antilles françaises avec des pôles autonomes. Les 77% de votes exprimés pour « une université de la Guadeloupe (UG) dans le cadre d’une confédération d’universités», lors du scrutin à bulletin secret de l’Intersyndicale universitaire de Guadeloupe sur l’avenir institutionnel de l’UAG du 28 avril 2014, ont participé à cette unanimité pour avancer et trouver une solution acceptable pour tous. Des propositions d’amendements du décret et de l’ordonnance proposés par le gouvernement pour ériger l’université des Antilles françaises ont suivi les travaux du conseil régional de Guadeloupe, menés, rappelons-le, avec la concertation de représentants élus, d’organisations syndicales, de personnalités du monde universitaire représentatifs des différents secteurs de la communauté universitaire de Guadeloupe. Ces propositions ont été communiquées par le Président de la région Guadeloupe à la Secrétaire d’État à l’enseignement supérieur car, le ministère nous propose un projet de décret qui ne porte pas création de l’université des Antilles et un projet d’ordonnance qui ne propose ni une autonomie significative des pôles, ni l’alternance à la présidence entre les deux pôles, ni la prise en compte de la demande d’une subvention étatique fléchée pour le budget de chaque pôle. Elle met simplement en place l’UAG sans le G de la Guyane, sans garantie de représentation polaire des personnels qu’instituait l’ordonnance de 2008 relative à l’UAG (avec les Comités Techniques Spéciaux de pôle)…
Vendredi 4 juillet se tiendra une rencontre capitale entre les présidents des collectivités majeures de Guadeloupe et de Martinique. À cette occasion, nous demandons la réécriture de ces projets de décret et d’ordonnance minimalistes, le respect de la volonté et des propositions de la collectivité régionale de Guadeloupe ainsi que des avis des instances, des organisations collectives et des personnels de la communauté universitaire de Guadeloupe (AG du pôle universitaire de Guadeloupe du 20 novembre 2013 ; consultation des personnels de l’UAG exerçant en Guadeloupe organisée par l’ Intersyndicale universitaire de Guadeloupe du 28 avril 2014, Motion du conseil consultatif de pôle du 25 juin 2014). Nous demandons également que soit rapidement mis en place un processus électoral reposant sur le respect du strict principe de neutralité afin de garantir des conditions de travail apaisées, pour la rénovation de nos instances et la stabilisation de l’établissement. L’université des Antilles sans véritable autonomie inscrite dans le projet d’ordonnance et sans une autre direction politique serait inconcevable et ne pourra être acceptée.
Le Collectif Guadeloupe Université Avenir Défense