— Par Corinne Renou-Nativel —
La magnifique Ronit Elkabetz incarne Viviane, qui tente d’obtenir devant un tribunal de rabbins, en Israël, le divorce que lui refuse depuis des années son mari, en toute légalité.
Depuis trois ans et demi, elle demande le divorce. Depuis trois ans et demi, il refuse. Mariée à 15 ans, Viviane a quitté Elisha après trois décennies de vie commune. Installée chez son frère depuis plusieurs années, elle continue d’exercer son métier de coiffeuse et de préparer les repas de son mari et de ses enfants, que sa belle-sœur leur apporte. Seul le divorce lui permettrait d’obtenir une vraie liberté.
Mais en Israël où n’existe que le mariage religieux, ce sont les rabbins qui prononcent sa dissolution, impossible sans l’accord de l’époux. Il leur incombe de protéger l’institution, de sauver le foyer, avec l’injonction du « shalom beit », la « paix des ménages ». Paradoxalement, Elisha reconnaît que Viviane et lui ne sont pas faits l’un pour l’autre, comme elle le répète. Mais il voit en ce désaccord la punition de Dieu à qui il se doit d’obéir. Une position qui impressionne favorablement les rabbins. Le Procès de Viviane Amsalem clôt la trilogie réalisée par Ronit et Shlomi Elkabetz autour d’une figure féminine inspirée par leur mère.
« Un point de vue subjectif dans un lieu réputé objectif »
Prendre femme (sorti en 2005) retraçait trois jours de la vie de Viviane en 1979, dissuadée par les proches de son mari de reprendre sa liberté. Dans Les Sept Jours (2008), elle est contrainte, après la mort d’un de ses frères, de respecter la coutume qui veut que toute la famille d’un défunt vive en autarcie dans sa maison pendant une semaine. Après ces cadres temporels étroits, c’est un temps dilaté qu’explore la fratrie de cinéastes : d’audience en audience, des années s’écoulent entre la demande de Viviane devant le tribunal rabbinique et le dénouement.
NON Programmé en Martinique
Le procès de Viviane Amsalem
Le procès de Viviane Amsalem Bande-annonce VO
(ALLOCINE)
Corinne Renou-Nativel
(ALLOCINE)
LE PROCÈS DE VIVIANE AMSALEM
de Ronit et Shlomi Elkabetz, film franco-israélien, 1 h 55