« Jimmy’s Hall »: la Palme d’or pour Ken Loach?

— Par Sophie Benamon —

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Jimmy’s Hall, signé du réalisateur Ken Loach, est à l’affiche ce jeudi à Cannes. Casting parfait, scénario passionnant, le film est un sérieux prétendant au palmarès.
Il y a deux sortes de films de Ken Loach: ceux centrés sur la classe ouvrière ou des laissés-pour-compte pour dénoncer l’injustice de ce monde, comme il l’a fait dans Raining Stones, Ladybird ou Bread and Roses. Les autres, plus rares, sont des portraits de militants, de personnes engagées pour faire changer les choses.

Jimmy’s Hall est de ceux-là. Ken Loach raconte le parcours de Jimmy Gralton, un Irlandais qui, dans les années 20, tenait une sorte de dancing et foyer culturel où les villageois pouvaient librement venir danser, discuter ou apprendre des autres. Comme il l’avait fait avec Le vent se lève, Ken Loach aborde ici un style très différent de celui de ses films contemporains.

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Jimmy’s Hall, un cours d’histoire un peu trop lourd

Loach prouve une fois de plus que la dialectique ne casse pas des briques.
Jimmy’s Hall était attendu au tournant. D’abord parce que huit ans après sa palme d’Or pour Le Vent se lève (et 17 ans après Hidden Agenda, l’un de ses meilleurs films), Loach retournait sur les origines de la guerre entre l’Irlande et l’Angleterre. Mais on attendait Jimmy’s Hall surtout comme la fin de partie du vieux cinéaste. Loach a annoncé son envie d’arrêter la fiction et tire donc sa révérence sur une dernière danse irlandaise.Jimmy’s Hall raconte l’histoire vraie de Jimmy Gralton, leader communiste exilé aux US qui, au milieu des années 30, revient au pays, reconstruit une salle de bal et brave les interdits religieux et réactionnaires pour faire vivre son rêve d’une nation irlandaise plus juste et plus unie. Dès le générique, on voit bien où veut aller Ken Loach. Le film s’ouvre sur des images d’archives de clubs new-yorkais où Noirs et Blancs s’épuisent dans des danses libératoires. Puis, il coupe sur des plans de la lande irlandaise, tranquille, éternelle, d’où s’extraie lentement une charrette. Jimmy’s back in town. Pendant que les compagnons de Jimmy lisent Yeats et s’échauffent sur des rythmes diaboliques, ce sont les forces réactionnaires qui étudient, professent, châtient et lisent (Marx pour savoir ce que pense l’ennemi, la Bible pour donner sens au monde). Le message est clair : on peut être de gauche et joyeux, changer le monde en faisant la fête. De la part d’un cinéaste porté vers la dialectique et le prêche, c’est une promesse alléchante…

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